Le ministre des Affaires religieuses et des wakfs, Bouabdallah Ghlamallah, a affirmé jeudi, lors d’une séance plénière au Conseil de la nation, que «les idées salafistes qui dénaturent l’histoire et travestissent la réalité ne sont plus une menace pour la référence religieuse nationale».
Les tenants de ces idées, explique-il, se sont confinés dans les couloirs des universités et aux abords de certaines mosquées. Cependant, les efforts consentis avaient permis d’immuniser la mosquée et les imams contre ces idées, soulignant que l’engagement à la défense de la référence religieuse nationale est devenu un critère de recrutement des imams.
Abordant la rôle de la mosquée comme une institution sociale, le premier responsable du département des affaires religieuses précisera que cette institution (la mosquée) «a le devoir travailler en coordination et en harmonie avec les autres institutions». S’agissant du rapport des imams avec l’association religieuse, M. Ghlamallah fera savoir que son ministère est dans l’attente du projet de révision de la loi sur les associations par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales pour proposer un amendement à même d’éviter tout différend entre les imams des mosquées et les associations religieuses.
Et d’ajouter que la relation de l’imam avec l’association religieuse est régie par les lois de la République. Revenant sur le volet encadrement des mosquées, M. Ghlamallah indiquera que plus de la moitié des imams qui activent à l’échelle nationale, 55% sont titulaires, 15% sont officiants, 20% d’enseignants du saint Coran et d’agents de mosquées et 10% de diplômés universitaires bénévoles en attente de recrutement. Il précisera en outre que les postes budgétaires réservés aux imams sont passés de 16 158 postes en 2005 à 19 158 en 2010, qualifiant ce chiffre de «progrès notable». S’agissant des objectifs tracés pour le quinquennal 2010-2014, l’interlocuteur affirmera que son ministère a fixé pour objectifs à court et moyen terme, dans le cadre du plan quinquennal, de résorber le déficit et améliorer la qualité de l’encadrement des mosquées. Dans le cadre du même plan, il sera procédé à l’extension de 8 instituts islamiques de formation de cadres religieux dans l’intérêt d’en augmenter la capacité d’accueil.
Selon la même source, d’autres projets sont en cours de réalisation, à l’exemple de la construction de 5 instituts islamiques nationaux et une école nationale supérieure de formation de cadres religieux ainsi que la construction de 15 écoles coraniques pilotes à système résidentiel dédiées à l’enseignement du Coran et des sciences de la Charia, et la réalisation de 15 autres écoles coraniques, en plus de la construction de 30 mosquées pôles» (une dans chaque chef-lieu de wilaya), dont 15 inscrites dans le cadre de l’actuel plan et le reste dans le prochain. Quant aux imams qui ont refusé de se lever pour saluer l’hymne national, le ministre a indiqué qu’ils ont été présentés devant le Conseil scientifique où ils se sont expliqués et ont «présenté des excuses» sur ce comportement qui «n’émanait ni d’une désobéissance ni du non-respect des symboles de l’Etat algérien». Le ministre a précisé dans sens que le Conseil scientifique a orienté ces imams vers la commission paritaire qui a adopté les recommandations du Conseil scientifique en vertu desquelles ces imams sont «interdits de prêche pour une durée indéterminée». Le ministre s’est montré en outre optimiste face au pas franchi dans la construction de la mosquée d’Alger, tout en mettant l’accent sur l’importance et l’envergure de la mosquée dont l’étude nécessitera beaucoup de temps et de grands efforts.
Yasmine A.