Ils avaient acheté leur logement auprès de l’Entreprise national de la promotion immobilière (ENPI) en 2001. Le choix de terrain s’est fait à Bordj-Menaïel et Boumerdès. Des problèmes avec l’entrepreneur chargé de la réalisation retardent toujours le chantier, causant ainsi des années d’arrêt de travaux.
«Nous aurions dû prendre possession de ces logements depuis des années », indique l’un des bénéficiaires de ces logements. Le projet, consistant en la réalisation de 60 logements de type Logement social participatif ou LSP, a été finalisé en 2007, mais 50 logements seulement ont été remis à leurs bénéficiaires. Les 10 logements restant du projet non encore finalisés n’ont pas été attribués. Pourtant, les choses semblaient au début bien engagées. Les familles victimes, au nombre de 10, se sont acquittées à 100 % du montant de leurs logements situés dans un seul bâtiment, qui ne sera sans doute jamais achevé car le chantier n’a toujours pas repris.
Seulement voilà, constatant des retards aberrants, les acquéreurs commencent sérieusement à s’inquiéter deux ans plus tard. Un entrepreneur, basé dans la région, s’est engagé dans un chantier similaire sans finaliser le premier, laissant ainsi ces 10 logements non achevés. Ce qui l’avait conduit à voir son contrat résilié. La société-maître d’ouvrage, en l’occurrence l’ENPI, a débloqué tout les fonds nécessaires, apparemment sans prendre les garanties nécessaires. Leur assurant que les travaux vont reprendre, l’ENPI les a informés qu’un nouveau cahier des charges a été établi. Mais les propriétaires des logements en question ne voient pas encore le bout du tunnel.
Et pour cause : « Les ennuis continuent. Un responsable à la daïra de Bordj-Menaïel m’a dit l’année dernière qu’ils vont construire ces logements dans un autre terrain mais rien d’officiel depuis. D’importantes anomalies ont été détectées dans ce projet », soupire R. A, un acquéreur, d’une voix lasse. Autant de nouveaux déboires qui retardent le chantier et ruinent leurs bourses avec des dépenses supplémentaires. Ce même acquéreur victime, retraité depuis deux ans avec des enfants encore à l’âge de scolarité, est contraint, après avoir quitté son logement de fonctionnaire, de louer dans un logement situé dans une autre commune.
Son amertume, il l’exprime sans détour : « Cet appartement m’est devenu un cauchemar. Après tant d’années de loyaux services comme receveur dans un bureau de poste, je me sens comme quelqu’un sans la moindre considération, en voyant mon droit le plus élémentaire bafoué. Mais on n’a pas le choix, il nous faut mettre la main à la poche et nous armer de patience ». Après des va-et-vient continuels aux services des daïra, direction de l’Habitat, l’APW et le wali de Boumerdès, ces acquéreurs ont fini par perdre espoir. Ils comptent désormais s’adresser directement aux plus hautes autorités : les ministères de l’Habitat et l’Intérieur. Aujourd’hui, ces 10 acquéreurs continuent toujours à attendre, au bout de 17 ans d’errance, un logement qui ne sera probablement jamais achevé. Où sont passées donc les autorités concernées ?
Hamid Mecheri