Un plan d’action destiné à promouvoir des sites touristiques attractifs dans la région de Bordj Bou-Arréridj a été élaboré tenant compte de l’environnement naturel, culturel et économique des régions, note-t-on auprès de la Direction du tourisme. Ces projets pourront-ils dans l’avenir attirer et retenir un visiteur l’espace d’un séjour et inciter un touriste a dépensé une somme d’argent pour une détente qu’il ne peut trouver nulle part ailleurs ? Assurément non.
La région des Bibans n’offrent rien en matière de tourisme à l’instar aussi des autres wilayas limitrophes et enclavées. Bien sûr, le chef de l’exécutif de la wilaya de Bordj Bou-Arreridj a annoncé, récemment, la réalisation de trois Auberges de jeunes pour les régions montagneuses et forestières du nord, notamment les communes de Djaâfra, Zemmourah et Medjana et relancer également le tourisme religieux avec les zaouïa et les stations thermales. Les fiches techniques des projets visent à mettre en place des infrastructures de base au niveau des espaces destinés à accueillir des investissements touristiques dans plusieurs communes notamment par l’exploitation des zones forestières en les rendant récréatives. Selon des sources hôtelières, la région des Bibans reçoit, chaque année, un millier de visiteurs venant de plusieurs wilayas du pays, généralement des travailleurs de la région en congé annuel, mais rarement des touristes étrangers malgré la capacité d’accueil des infrastructures existantes – 5 hôtels avec 302 lits- La région des Bibans étant un carrefour de passage entre l’Est et le Centre du pays, le Nord et le Sud, n’a rien fait pour retenir le passager et encore moins le touriste algérien ou étranger.
Toutes les wilayas limitrophes, à l’exception de Béjaïa avantagée avec ses plages, offrent les mêmes caractéristiques touristiques, c’est-à-dire des sites naturels, montagnes et forêts, ruines romaines et bien sûr ont les mêmes traditions culinaires. Bien que l’on projette la réalisation de quatre établissements de luxe au chef-lieu de wilaya, l’on ne peut rien offrir au visiteur algérien ou étranger, même dans le domaine culinaire, la totalité des régions des Hauts-Plateaux offrent les mêmes plats traditionnels.
Toutefois, certaines daïras aux potentialités touristiques avérées peuvent constituer de véritables pôles pour le tourisme écologique, mais celles-ci souffrent d’un manque total d’infrastructures hôtelières. Des daïras, comme EL Djaâfra, Zemmourah, Bordj R’dir aux potentialités énormes, avec leurs domaine forestiers et hautes montagneux, ne possèdent aucun hôtel ou Auberges de jeunes, note-t-on. Ces trois régions, accusant le plus haut taux de chômage de toute la wilaya sont les plus indiquées pour un développement du tourisme de montagne notamment en hiver. L’hiver où la neige dépasse généralement les deux mètres d’entassement.
« Il est impossible d’organiser un séjour dans ces trois régions, il n’y a même pas un restaurant ou un endroit pour une activité de jeunes ou de scoutisme » ont commenté des organisations de jeunes qui sont bien au fait des programmes lancés par la Direction de la jeunesse, concernant la réalisation d’une Auberge de jeune au niveau de la daïra de Ras-El-Oued, une région totalement enclavée. Pour les associations de jeunes, cette auberge serait mieux dans la daïra d’EL Djaäfra, Zemmourah ou Bordj R’dir. Les autorités avancent que « plusieurs axes de développement sont mentionnés par les fiches techniques de la Direction du tourisme dans le cadre de l’aménagement touristique, à savoir le tourisme rural, le tourisme récréatif et le tourisme thermal ».
L’on note, selon les mêmes sources, les sites retenus pour être classés en zones touristiques par la Direction du tourisme, à savoir le barrage de Aïn Zada, le village d’El-Gheliat (Zemmourah), la région forestière de Djaâfra, le site thermal de Hammam Ibaïne, le tombeau romain de Bordj Ghedir et les ruines de l’ancienne cité de Tihamamine (El-Hammadia).Mais une fois ces projets développés, que peuvent offrir ces régions au touriste étranger et ce n’est pas un couscous ou une tchekchouka qui pourront attirer un vacancier dans la région des Bibans. « Nous avons l’intention de réaliser plusieurs Auberges de jeunes dans des communes, nous savons aussi que rares sont les investissements dans les wilayas enclavées dans le domaine du tourisme, nous encourageons l’activité touristique, malheureusement nous avons aussi peu d’associations qui activent dan le domaine» a noté le wali de Bordj Bou-Arréridj.
Pour certains, la région des Bibans restera connue seulement pour ses brochettes de viande dans la commune d’El Achir. Pour le reste, le touriste algérien est attiré par le bleu azur de la mer et les jeux de la plage pour ses enfants. Alors, un hôtel de luxe à Bordj Bou- Arréridj avec une nuitée comprise entre 10 000 et 20 000 DA pour manger un couscous et une tchekchouka puis plus rien, l’on voit mal un visiteur qui restera l’espace de deux jours, sauf si demain, l’industrie relance le tourisme à Bordj Bou-Arréridj. Il faut y réfléchir à partir de maintenant pour proposer un séjour agréable au touriste.
Par Abderrahmane Tabakhi