Écrit par M. Allouache
Les deux professeurs Hassen Hossein et Arwah Kalsoum, respectivement neurologue et neuroradiologue au CHU de Créteil (Paris) sont à Bordj depuis deux jours, pour rencontrer des médecins, des malades et surtout débattre sur les nouvelles techniques de protection et les meilleurs moyens pour la prise en charge d’un malade atteint d’un AVC.
« C’est une journée de sensibilisation en prévision de la Journée mondiale de l’AVC, qui sera célébrée le 29 octobre. Il s’agit de faire le point et d’axer sur l’AVC, puisque l’OMS parle de 17 millions de personnes atteintes de maladies cardiovasculaires, dont 6,2 millions liées à l’AVC à travers le monde. Ce qui représente un fardeau pour le malade et pour la société, d’où l’urgence et la nécessité d’une prévention. Or, dans 80% des cas, on peut réduire le chiffre, en agissant sur les facteurs de risque, à savoir la sédentarité, l’obésité, le stress… », nous dit docteur Ouanoughane, neurologue installé en privé à Bordj.
Pour le professeur Hosseini, c’est une « injustice » que tout le monde n’ait pas les mêmes chances d’accès aux meilleurs soins dans le traitement d’un AVC. « Une personne atteinte d’un AVC à New York ou à Paris a plus de chance de s’en sortir qu’une personne ici, à Bordj, et encore moins dans une contrée reculée du monde », dira-t-il, avant de décortiquer les images en diapositives illustrant les différentes étapes de la maladie.
Selon le même orateur, l’occlusion d’une artère peut détruire 10 millions de neurones lors d’un AVC ischémique. Si le malade est pris en charge dans les premières quatre heures, il peut s’en sortir en gardant quelques séquelles. Et si il est pris en charge dans les 27 minutes qui suivent l’AVC, il peut tirer son épingle du jeu », explique-t-il.
Précisant que si le caillot est volumineux, un traitement médicamenteux et mécanique est impératif, autrement dit, la thrombolyse et l’introduction d’un cathéter dans une artère fémorale pour le briser. « Et plus le temps passe pour un patient atteint d’un AVC, c’est un nouveau diagnostic qui s’impose, et encore, faut-il qu’il le soit par un appareil d’imagerie fiable », enchaîne le professeur Arwah.
Et en fin d’exposé, le débat a été ouvert aux questionnements des médecins présents. Cette rencontre a été l’occasion pour certains malades atteints d’AVC au niveau de l’hôpital Lakhdar-Bouzidi de Bordj de se faire ausculter, hier dimanche, par les deux professeurs, qui donneront aussi quelques autres consultations.