Bordj Badji Mokhtar « Hâter l’acheminement des approvisionnements »

Bordj Badji Mokhtar « Hâter l’acheminement des approvisionnements »

La situation est encore tendue à Bordj Badji Mokhtar. La nuit de mardi à mercredi a été marquée par de nouvelles attaques des populations « barabiches » (tribus arabes) contre les maisons des tribus touaregs.

« Des attaques ont ciblé ce qui reste des maisons et des magasins non encore touchés. Les « barabiches » ont incendié ces lieux, désertés depuis plusieurs jours par leurs habitants, après les avoir vidés de tout leur contenu. Ils ont utilisé des véhicules de type 4X4 pour effectuer ces actes de vandalisme », nous affirment des habitants des lieux.

Les éléments de la gendarmerie, assurant la surveillance des quartiers, les ont arrêtés en flagrant délit. La situation actuelle fait que chaque tribu s’est isolée dans une partie de la ville.

Le mouvement des véhicules et des personnes se réduit de jour en jour et aucun échange n’est toléré au risque d’une reprise des affrontements. « Les femmes et les enfants sont confinés dans quelques maisons alors que les hommes se chargent de surveiller de l’extérieur », signalent des habitants. « Nous sommes des dizaines de personnes entassées dans une seule maison en attendant la fin de ce calvaire », déclare un père de famille. Ce conflit tribal, déclenché depuis plus d’une semaine, n’est pas resté sans conséquences sur la vie quotidienne des habitants.

LG Algérie

Une véritable crise alimentaire s’installe progressivement et menace sérieusement la population en l’absence des denrées alimentaires les plus élémentaires. « Il n’y a plus d’approvisionnements depuis le début de la crise. Les transporteurs de marchandises s’arrêtent à Reggane et personne ne veut prendre le risque de franchir ce cap craignant d’être pris dans un affrontement », explique un autre habitant. La rareté des aliments a provoqué une véritable envolée des prix des produits dans le cas où « ils sont encore disponibles dans les anciens stocks des commerçants ». Ainsi, le paquet de lait en poudre est cédé à 1.000 DA, le prix du kilo de viande a été multiplié par trois, passant de 450 à 1.500 DA.

La semoule et le riz, principales denrées consommées dans la région, sont introuvables. La journée d’hier a été marquée par un retour au calme puisqu’aucun incident n’a été enregistré. Mais la population craint un revirement de la situation, puisque les éléments des la sécurité ne peuvent être présents partout et tout le temps. Poursuivant ses concertations pour l’apaisement et la normalisation de la situation, le wali d’Adrar s’est rendu, hier, sur les lieux, pour la deuxième fois depuis l’éclatement du conflit. Les membres du bureau élargi de l’Assemblée populaire de wilaya (APW) d’Adrar ont, de leur côté, appelé à hâter l’acheminement des approvisionnements de la population.

Nouria Bourihane