Booster l’investissement, partenariat public-privé et diversification de l’économie : Les dossiers lourds de la Tripartite

Booster l’investissement, partenariat public-privé et diversification de l’économie : Les dossiers lourds de la Tripartite
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Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, n’a pas encore donné une date précise, mais on avance, en privé, dans son entourage, la date du 23 décembre pour se réunir avec la Centrale syndicale et le Patronat, ses deux partenaires économiques majeurs.

Longtemps différée, la Tripartite aura finalement lieu dans un contexte d’apaisement, au moins entre les trois partenaires. L’atmosphère électrique née du bras-de-fer du précédent Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, avec Ali Haddad, patron du FCE, n’aura été utile à personne. Une perte de temps sèche, mais qui aura permis de jauger la situation économique, le monde socioprofessionnel et le commerce extérieur à divers degrés.

Selon nos sources, l’ordre du jour doit être serré au maximum, avec une concentration sur l’encouragement de l’investissement, le partenariat public-privé et la diversification de l’économie. Trois dossiers fourre-tout qui, dans le détail, sont très complexes. Sinon comment converger, au sein de la Tripartite, sur, par exemple, la diversification de l’économie, alors que les hydrocarbures demeurent la source des rentrées en devises par excellence ? Ou comment arriver à cette synergie tant réclamée entre le secteur public et le secteur privé en cette période de tarissement des sources de financement de part et d’autre ?

Cette Tripartite devrait précéder la signature, par le Président de la république, de la loi de Finances 2018 et fera en sorte qu’un pacte social en sera tiré, afin au moins d’avoir une paix sociale pour la prochaine année, qualifiée d’annus horribilus par les experts qui craignent les effets de la récession et de l’inflation sur le pouvoir d’achat.

LG Algérie

Le Premier ministre Ahmed Ouyahia déblayera le terrain de la Tripartite et fera en sorte d’en sortir grandi. La Tripartite elle-même ne sera qu’une étape, une formalité, serions-nous tentés de dire, devant l’urgence de l’heure : trouver la parade pour une économie diversifiée hors hydrocarbures.

Ce sera le vrai test pour Ouyahia, et là, c’est tout le monde qui l’attendra au tournant, ses adversaires politiques surtout. L’urgence pour Ouyahia est de s’entourer d’une couverture politique, qui sera faite d’une adhésion à son programme et d’un minimum de réconciliation avec la classe politique.

Dans tous les cas, c’est sur le volet économique qu’Ouyahia passera son épreuve la plus pénible. Le temps qui lui est imparti est court et les chantiers en souffrance très nombreux, au point de ne lui laisser que le temps de prendre les décisions, puis d’en observer les conséquences. Or, hors hydrocarbures, sur quoi peut-il compter concrètement ? Si l’agriculture permet de nourrir des espoirs, le chemin qui reste à parcourir est encore long, et le pays est encore loin d’assurer sa propre survie alimentaire.

Le tourisme, lui, demeure loin du compte encore et ne permet pas, à l’heure actuelle, de nourrir le minimum d’espoirs à son sujet. La machine économique algérienne, longtemps dépendante des seules rentrées en devises des hydrocarbures, vient juste de faire le constat de son retard cumulé à tous les niveaux. Pour s’en relever, elle exigera du temps ; et en attendant de trouver les reflexes pour se détacher de la politique rentière, des questions se posent à longueur de lignes.

F.O.