La bureaucratie, le logement et le chômage constituent l’une des priorités dans son plan de bataille
L’homme de confiance du Président Bouteflika a su rétablir la confiance avec la population en s’attaquant aux problèmes de fond.
Il est partout. Il gère, il instruit et il inspecte. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, sillonne le pays comme jamais un Premier ministre ne l’a fait depuis l’Indépendance du pays. C’est qu’il y a urgence à travers les wilayas, il faut donc donner des directives aux walis, écouter les élus et aller à la rencontre des populations.
M.Sellal prend à bras-le-corps une situation en se distinguant dans son approche, son style et sa méthode de travail. Au bout d’une année à la tête du gouvernement, l’ancien ministre des Ressources en eau a sérieusement imposé sa méthode de travail en rompant avec les vieilles pratiques et la langue de bois. Attentif, franc, disponible et ayant le sens de l’humour, M.Sellal joint l’utile à l’agréable. Sa méthode consiste, en effet, à se rapprocher davantage des populations, écouter leurs doléances et surtout user d’un langage direct et accessible aux larges couches sociales. Il fait du travail de proximité sa devise. En un temps record, Abdelmalek Sellal a sillonné les quatre coins du pays.
Du sud au nord, de l’est à l’ouest. Pas de pause, pas de répit même durant le mois sacré du Ramadhan. Contrairement à ses prédécesseurs, Sellal n’aime pas s’enfermer dans une tour d’ivoire, ni même se cloîtrer entre les quatre murs de son bureau, gérant à distance les différents départements. Au contraire, la meilleure façon de vérifier l’avancement des chantiers de développement, c’est de descendre sur le terrain. Pour veiller au bon déroulement des travaux de différents chantiers, M.Sellal ne lésine pas sur son équipe.
Cette manière de faire permet, non seulement d’accélérer le rythme des réalisations, mais surtout de susciter une émulation parmi les responsables locaux. Aussi, Sellal n’est pas un adepte des chiffres, ni même quelqu’un qui se fie aux rapports volumineux des walis ou de ses propres ministres. Il en prend compte sur la base exclusive dans l’évaluation de l’action de l’Exécutif. Ce commis de l’Etat, rompu, des années durant, aux aléas du terrain, connaissaît parfaitement les «ficelles». Conscient des enjeux et prenant acte du timing, l’homme de confiance du président de la République carbure à fond pour relever le défi. M. Sellal a su comment rétablir la confiance avec la population en s’attaquant aux problèmes de fond.
La bureaucratie, le logement et le chômage constituent l’une des priorités dans son plan de bataille. Il n’a pas peur de parler de tous ces sujets qui étaient autrefois tabous chez nos gouvernants. Ce qui lui garantit une estime chez une grande partie des citoyens. Ce n’est pas tout. Son appartenance à aucune famille politique n’est guère un inconvénient, mais plutôt un avantage qui a valu de l’estime. Même sur le plan diplomatique, le Premier ministre s’est montré très actif. Depuis qu’il a été nommé à ce poste, il a été chargé de plusieurs missions et a représenté le Président Abdelaziz Bouteflika à l’occasion de certains événements.
Le dernier en date est le sommet de l’Union africaine qui s’est tenu à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne. Lors de ce sommet, il a rencontré de grands dirigeants: le président François Hollande, le secrétaire d’État, John Kerry, et José Manuel Barroso, président de la Commission européenne.
Des rencontres diplomatiques qui lui confèrent une stature à l’international. Qu’est-ce qui motive autant le Premier ministre? Toute la question est là. Il s’agit en fait, de booster les walis et les autorités locales pour accentuer la cadence des projets et être à l’écoute des citoyens, redonner confiance à ces derniers après des années de frustration et de rupture avec l’administration et enfin pallier aux urgences. Si les observateurs de la scène estiment que ce redéploiement sur le terrain est loin d’être anodin, il serait en revanche trop hâtif de faire le raccourci que
c’est la présidentielle qui fait courir M.Sellal.
Le bon fonctionnement de l’Etat en ces moments de troubles régionaux est un objectif autrement plus grand et plus noble que la simple course à une présidentielle dont rien n’est clair pour le moment. Aussi, M. Sellal a la double et épineuse tâche de veiller au bon fonctionnement des affaires de l’Etat et à la réalisation des projets.