C’est une nouvelle qui va soulager des milliers d’Algériens résidant à l’étranger sans documents de séjour : le ministère des Affaires étrangères a annoncé la mise en place d’un mécanisme urgent permettant aux consulats de délivrer des passeports biométriques à ces ressortissants, en attendant la régularisation définitive des textes réglementaires.
Cette décision marque la fin d’une longue attente pour les harraga, ces Algériens en situation irrégulière, qui étaient jusqu’à présent privés de documents d’identité essentiels.
La principale nouveauté réside dans l’instauration d’une procédure d’urgence qui permettra aux consulats de recevoir et de traiter les dossiers à distance, évitant ainsi aux demandeurs la nécessité de se déplacer.
Cette facilitation est une avancée majeure, saluée par le député Abdelouahab Yagoubi, qui avait interpellé le ministère sur cette problématique : “J’ai reçu cette semaine une réponse officielle du Ministère des Affaires étrangères, datée du 19 juin 2025, à ma question écrite concernant le retard dans le traitement de ce dossier, notamment suite à la déclaration du Président de la République à ce sujet, il y a plus d’un an.”.
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Sur sa page Facebook, le député de la communauté algérienne à l’étranger a d’ailleurs partagé la réponse ministérielle, confirmant le droit de tous les Algériens, y compris ceux en situation irrégulière, à obtenir un passeport d’urgence en cas de besoin.
Algériens sans-papiers à l’étranger : passeport d’urgence accordé aux Harraga
Le ministère a également fait savoir qu’une modification du décret présidentiel est en cours. Ce décret exigeait auparavant des documents de séjour officiels pour l’obtention d’un passeport biométrique valide pour 10 ans. Cette révision va ainsi lever un obstacle majeur pour de nombreux Algériens désireux de régulariser leur situation administrative.
Cette annonce intervient après des mois de critiques concernant le retard dans l’application des instructions présidentielles visant à régulariser la situation des Algériens sans papiers.
Le député Yagoubi avait notamment pointé du doigt les contraintes réglementaires qui empêchaient la mise en œuvre effective des directives du Président de la République. Ces directives visaient à faciliter l’intégration de tous les citoyens algériens non enregistrés à l’étranger en leur délivrant un passeport biométrique de dix ans après leur inscription au registre consulaire, et ce, sans condition de résidence légale dans le pays d’accueil.
Pour le député, ce retard entraînait la « privation de milliers de citoyens, individus, familles et enfants, de leurs droits constitutionnels », les exposant à « des problèmes juridiques et administratifs affectant leur stabilité sociale et professionnelle, et pouvant même, dans certains cas, les placer dans des situations juridiques précaires ou les exposer à l’exploitation. »
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La mise en place de cette nouvelle procédure est donc perçue comme une « étape positive et importante de l’État pour soutenir notre communauté à l’étranger et faciliter leur vie quotidienne et les transactions administratives de base. »
C’est un pas significatif vers une meilleure prise en charge des préoccupations des Algériens résidant hors du territoire national.