L’armée syrienne a bombardé hier des quartiers de la capitale et mené pour la première fois une campagne de perquisitions de grande envergure dans la vieille ville de Damas.
Elle est également entrée dans un second quartier tenu par les rebelles dans l’ouest d’Alep, a affirmé l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). «Les forces du régime sont entrées dans la partie ouest de Seif al-Dawla avec des chars, et des affrontements se déroulent avec les rebelles», a annoncé cette organisation, cinq jours après l’offensive de l’armée sur le fief rebelle de Salaheddine, un autre quartier d’Alep. Par ailleurs, les services de sécurité ont traqué des rebelles qui ont lancé des attaques à Alep contre un centre des services de renseignement de l’armée de l’air ainsi qu’une caserne de l’artillerie dans le quartier de Jamiyat al-Zahra, à l’ouest de la ville. Ainsi, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), les obus se sont abattus au petit matin sur Assali, Nahr Aïché et Qadam, des quartiers du sud de Damas, ainsi que dans la banlieue sud à Irbine, al-Tal et Artouz. Les services de sécurité menaient parallèlement une large campagne de perquisitions dans le vieux Damas où des tirs nourris étaient entendus, selon l’OSDH qui affirme que 22 personnes ont été arrêtées et un cimetière a été fouillé par les services de sécurité à la recherche d’armes. La Commission générale de la révolution syrienne a indiqué qu’à Chaghour, «les forces de sécurité ont brisé les portes des magasins qui étaient fermés» pour les contraindre à ouvrir alors qu’ils faisaient grève en signe de protestation contre le régime.
Sommet islamique
Malgré l’escalade de la violence et de la répression, la communauté internationale peine à s’accorder sur un règlement de la crise en Syrie. Dans une nouvelle tentative diplomatique, à l’initiative du roi Abdallah d’Arabie saoudite, un sommet réunissant des dirigeants des 57 pays de l’Organisation de coopération islamique (OCI) doit aborder aujourd’hui à Jeddah la question syrienne qui divise profondément les nations musulmanes. L’Iran, qui va dépêcher son président Mahmoud Ahmadinejad, affiche un soutien sans faille à Damas, alors que l’Arabie saoudite, sunnite, appuie les rebelles. L’opposition syrienne et Washington accusent l’Iran de fournir armes et assistance militaire à Damas, tandis que Téhéran fait le même reproche aux pays occidentaux, à la Turquie, à l’Arabie saoudite et au Qatar avec les rebelles.
Défection du représentant syrien au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU
Le diplomate qui représente la Syrie au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU à Genève a fait défection et a rejoint l’opposition. Il était en poste à Genève depuis deux ans. «Quand j’étais impliqué dans des négociations sur la Syrie, ma préoccupation était de protéger le peuple syrien pas le gouvernement», a-t-il expliqué hier à l’AFP. Il a précisé qu’il était depuis un certain temps en contact avec le Forum démocratique syrien, un groupe de l’opposition basé à Paris. Ce départ s’ajoute à une série de défections de diplomates ces dernières semaines, ainsi qu’à celle du Premier ministre Riad Hijab.
Lynda Naili Bourebrab