Carnage n Plus de 50 personnes ont été tuées au cours des dernières 48 heures dans plusieurs attaques menées par Boko, dans le nord du Nigeria, à quelques jours de la fin du délai que s’était fixé le président Muhammadu Buhari pour vaincre l’insurrection du groupe islamiste.
Hier matin, des femmes kamikazes ont perpétré deux attentats-suicide sur un marché de Madagali, dans l’Etat de l’Adamawa (nord-est). «Les deux femmes kamikazes ont tué au moins 30 personnes dans deux explosions qui se sont produites sur le marché», a déclaré l’ancien président du gouvernement local de Madagali.
Ce double attentat-suicide intervient quelques heures après une autre attaque menée par Boko Haram dimanche soir dans la ville-clé de Maiduguri, dans le nord-est du pays, faisant 21 morts et 91 blessés. Des combattants du groupe islamiste ont envahi Jiddari Polo, localité située dans les faubourgs de Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno (nord-est), en début de soirée, ouvrant le feu et déclenchant des explosifs. «Nous venions juste de finir la prière du soir à la mosquée quand nous avons commencé à entendre des tirs d’artillerie et des coups de feu», a déclaré un habitant, Shehu Mala.
L’armée nigériane a riposté avec des tirs d’artillerie, forçant les islamistes de Boko Haram à battre en retraite. «Nous avons recensé un total de 21 morts et 91 blessés dans l’attaque de Boko Haram la nuit dernière» à Jiddari Polo, a déclaré lundi à l’AFP Mohammed Kanar, responsable de l’Agence de gestion des situations d’urgence (Nema) dans le nord-est du pays. «Il y a eu plus d’une douzaine d’attentats-suicide à Maiduguri pendant la nuit», a, pour sa part, assuré à l’AFP Babakura Kolo, membre d’une milice d’autodéfense, qui aide l’armée dans sa lutte contre le groupe islamiste.
Boko Haram a tenté à plusieurs reprises de reconquérir la ville de Maiduguri, berceau de Boko Haram régulièrement frappé par les attentats-suicide et les raids meurtriers des insurgés, depuis qu’ils en ont été chassés il y a trois ans. Vendredi soir, les islamistes avaient également investi le village de Kimba, dans l’Etat de Borno. Ils ont ouvert le feu sur les villageois et incendié leur maison, tuant au moins 14 personnes et en blessant plusieurs autres. Ces nouvelles attaques surviennent quelques jours après que le président nigérian Muhammadu Buhari a affirmé que la guerre contre Boko Haram avait «techniquement» été gagnée, et à moins d’une semaine de la date limite du 31 décembre qu’il a lui-même fixée pour venir à bout de ce groupe jihadiste.
Contrairement à son prédécesseur, Goodluck Jonathan, le président Buhari a réussi à reprendre des territoires à Boko Haram. Le pays a également vu une diminution du nombre de raids meurtriers qui ont décimé des villes et des villages. En réponse, les djihadistes ont multiplié les attentats-suicide, dont plusieurs sont menés par des jeunes, parfois des filles et des fillettes.
R. I. / Agences