L’allégeance criminelleLe groupe terroriste nigérian a prêté allégeance à l’hydre tentaculaire Daesh, rapporte le service de surveillance des sites internet islamistes Site.
Une alliance mortelle qui intervient dans un contexte tendu, renseignant sur une mise en difficulté sur le terrain, mais aussi sur une volonté d’étendre l’EI à tout le continent africain. Si l’organisation criminelle Boko Haram, dirigée par Abubakar Shekau et qui regroupe plus de 30 000 terroristes, sème la terreur depuis 2009 dans le nord du Nigéria, l’Etat islamique ou Daesh dirigé par Abou Bakr Al-Baghdadi est considéré comme une secte qui contrôle de larges territoires en Irak et une partie du territoire syrien depuis 2013.
Cette organisation terroriste détruit tout à son passage. Elle est à l’origine de la mort de milliers d’Irakiens et Syriens, mais pas seulement, puisque ses tentacules ont atteint la Libye qui peine à faire face aux atrocités de cette nébuleuse soutenue par des pays monarchiques du Golfe, la Turquie, mais aussi par des Occidentaux.
Contrairement à ce qu’on veut faire comprendre à l’opinion internationale, cette organisation agit avec une grande aisance, puisant sa force des appuis et aides de plusieurs pays qui prétendent combattre le terrorisme. Le chef du groupe terroriste Boko Haram qui a annoncé rejoindre l’organisation criminelle de l’Etat islamique, annonce aussi par cette allégeance une montée en puissance en trompe-l’oeil, du terrorisme. Toutes les donnes sur le terrain sont à revoir, aussi bien sur le plan stratégique que sur le plan géopolitique, d’autant plus que la Libye constitue un couloir de communication entre les deux organisations. Ce ne serait pas surprenant dans la mesure où l’Algérie n’a pas manqué d’aborder le sujet dans plusieurs occasions tout en condamnant les crimes de Boko Haram et Daesh, avertissant sur les visées réelles de la nébuleuse qui aspire à contrôler la zone du Sahel.

En tout cas comme rapporte le site Express, «la déclaration d’allégeance des terroristes de Boko Haram au groupe Etat islamique n’a pas surpris les experts qui avaient noté plusieurs signes récents de rapprochement», soulignant que «ce ralliement, l’un des plus importants depuis l’autoproclamation d’un Califat en juin 2014 par l’EI, cache quatre raisons principales». D’abord, «Une communication copiée sur l’EI».
Le site explique que «la propagande de Boko Haram est clairement montée d’un cran depuis la mi-février. Il ne s’agit plus des habituelles vidéos de mauvaise qualité, au son à peine audible. Leurs nouvelles images sont désormais comparables au niveau du style comme de la technique à celles de l’Etat islamique». Il s’agit aussi selon ce site d’un certain niveau d’influence extérieure, la difficulté de Boko Haram face à l’Armée nationale nigériane contraint à trouver d’autres recrues.
Enfin, la dernière raison rapporte le site «se ranger derrière la bannière de l’Etat islamique est également un moyen pour le groupe nigérian de recruter davantage de candidats». Mais pour quel objectif? A l’évidence le but est la liberté d’élargir le champ de manoeuvres de Daesh vers le Sahel!
«C’est cohérent car cela met l’accent sur la résonance de l’idée de Califat», souligne par ailleurs Aaron Zelin, spécialiste du terrorisme du think tank Washington Institute for Near East Policy, pour avoir la mainmise sur la plupart des pays en Afrique! Cette allégeance intervient géographiquement, à la faveur de celle déjà acquise. Cela, à n’en pas douter prépare le terrain à la nébuleuse pour s’infiltrer d’avantage en Afrique et dans d’autres pays musulmans, notamment dans les pays rythmés par une instabilité sécuritaire.