Le marché algérien des boissons gazeuses est un marché croissant, selon des données d’Euromonitor, différemment de la tendance mondiale.
D’une valeur de 104,8 milliards de dinars en 2015 (avec 2,391 milliards de litres vendus) contre 78,5 milliards de dinars en 2010 (1,784 milliard de litres), 83,7 milliards de dinars (1,912 milliard de litres) en 2011 et 88,9 milliards de dinars (2,037 milliards de litres) en 2012, le marché de détail des boissons gazeuses ne cesse de progresser en Algérie. Couvert fondamentalement par la production locale, les fabricants comme IFRI, Hamoud Boualem ou Pepsi notamment, détenant le leadership, ce marché, qui comptabilise une quarantaine de marques et labels, a été boosté par le dynamisme économique enregistré durant les dernières années. Mais aussi par la nature du réseau de distribution commerciale (supérettes, supermarchés…), le développement de nouveaux produits et modes de packaging et mise en bouteille, ainsi que l’intérêt pour les boissons énergisantes ou utiles pour la santé. En raison d’un pouvoir d’achat davantage consolidé mais encore faible et en dépit d’une différence de goûts selon le niveau de revenus, la croissance de la consommation restera forte jusqu’en 2016, quoique tendant à se stabiliser. Supérieure à 6,8, la croissance algérienne sera similaire à celle de nos voisins maghrébins ou la région moyen-orientale. Dans ce sens, les données prévisionnelles d’Euromonitor indiquent que le marché algérien du détail se positionne sur le même rythme de croissance que ceux du Maroc, de la Tunisie et de l’Egypte. Ainsi, les Algériens qui consomment 1,9256 milliard de litres de boissons gazeuses, 1,032 milliard de litres d’eau embouteillée et 239 millions de litres de jus de fruits en 2011, en consommeront en 2016 respectivement 2,8018 milliards de litres, 1,5981 milliard de litres et 324,4 millions de litres. De même, les Marocains qui consomment 1,248 milliard de litres de boissons gazeuses, 579,7 millions de litres d’eau embouteillée et 58,4 millions de jus de fruits en 2011 devraient en consommer respectivement 2,0352 milliards de litres, 1,1102 milliard de litres et 831 millions de litres en 2016. Quant à l’Egypte, davantage peuplée, la même source indique une progression similaire, le marché devant passer pour les boissons gazeuses de 1,7963 milliard de litres à 2,696 milliards de litres, pour l’eau embouteillée de 370 millions de litres à 643,1 millions de litres et pour les jus de fruits de 198 millions de litres à 292 millions de litres. C’est est également le cas pour l’Arabie saoudite, l’Iran, l’Inde ou la Chine, des pays pivots en termes économiques. Mais une évolution croissante que la majorité des pays développés et autres Etats émergents ne devraient pas connaître. Ainsi, le Brésil, la Russie, la Turquie et l’Indonésie, entre autres, devraient également enregistrer une hausse, quoique moindre, de plus de 3,9%. Comme l’on prévoit pour le Mexique, l’Argentine et le Chili une hausse de plus de 2,2% jusqu’en 2016. Mais c’est en Amérique du Nord (Canada et Etats-Unis), l’Europe de l’Ouest (France, Grande-Bretagne, Espagne et l’Allemagne notamment), l’Australie et l’Afrique du Sud où la progression sera plus faible, moindre à 2%. Quant à la Grèce, l’Irlande, le Portugal et les Pays-Bas, Euromonitor indique que la croissance sera négative. Notons qu’en Amérique du Nord et en Amérique latine, en Europe et en Asie, les goûts se portent essentiellement sur les boissons alcoolisées et les vins, la tendance diminuant néanmoins pour des considérations de bien-être et les styles de vie différents y prévalant.
Cherif Bennaceur
EN UN CLIN D’ŒIL
L’évolution se stabilisera vers 2016
Après avoir connu une diminution entre 2006 et 2010, la croissance du marché des boissons gazeuses (en termes de glissements annuels) a repris dès 2010. Cette évolution se poursuivra mais devrait se stabiliser à l’horizon 2016, à hauteur de 8%. Voire, elle sera supérieure à la croissance dans le monde, celle-ci, ayant fluctué vers les 5% entre 2007 et 2010, devrait dépasser les 4% à l’horizon 2016. D’autant que la progression de la consommation se poursuivra en Algérie, non contrainte par les considérations de préservation de la santé, la faiblesse du pouvoir d’achat ou la hausse des cours des intrants.
Les Algériens boivent près de 2 millards de litres
Près de 2 milliards (1,925 milliard) de litres de boissons gazeuses ont été consommés en 2011 en Algérie. En valeur, cela représente 83,7 milliards de dinars de ventes. Soit, près de 53,6 litres par habitant, avec un taux de croissance annuelle sur la période 2011- 2016 estimé à 7,8%. Avec ces chiffres, l’Algérie se positionne comme valeur médiane, relativement à 55%, classée par rapport à d’autres pays. En d’autres termes, près de la moitié des pays du globe ont une taille de marché inférieure. Concernant la consommation par habitant, 20% des autres pays ont une consommation inférieure à 53,6 litres. De même, le marché algérien compte parmi les 9% des pays qui enregistrent une croissance supérieure à 7,8%.