Les risques d’une tendance à la mode
Depuis quelques années, l’Algérien est entrée de plain-pied dans la valse des boissons énergisantes. Les habitudes de consommation locales se sont alignées par la force des choses et la mondialisation rampante aux tendances à la mode.
Cette mauvaise habitude culinaire s’est répandue dangereusement dans les milieux jeunes et branchés. On y a recours pour différentes raisons et à diverses occasions.
Pour améliorer ses performances ou juste pour être dans l’air du temps. Une boisson qui n’a pas encore tout dévoilé de ses supposés avantages ou ses réels effets sur la santé. Superettes, cafés, centres commerciaux ou simple bureau de tabac, les canettes de boisson énergisante trônent en bonne place et partout.
Les géants de l’agroalimentaire ont réussi en peu de temps à imposer ce produit tant décrié à coups de marketing massif. Affichage, sponsoring, concours, tout est mis en branle pour convaincre le chaland des bienfaits «magiques » de ce pseudo-élixir.
Des dizaines d’études sérieuses ont été menées et publiées à travers la planète depuis la mise sur le marché de ce breuvage décliné en plusieurs marques, entre menace et banalisation, les nutritionnistes sont presque unanimes devant les enjeux potentiels pour la santé des consommateurs, et notamment les plus jeunes.
La croissance du marché des boissons énergisantes de ces dernières années a été fulgurante.
Les consommateurs y ont recours pour les bienfaits allégués de ces produits sur les niveaux d’énergie, de vivacité et de performance. Parmi les motifs de consommation rapportés, on retrouve l’éveil, le regain d’énergie, la motivation, l’amélioration de la performance sportive…
Et c’est en milieux scolaire, estudiantin et sportif que la montée en popularité de ces boissons est la plus inquiétante.
Les principaux ingrédients contenus dans les boissons énergisantes sont généralement de l’eau, du sucre et de la caféine synthétique ou de source naturelle.
La caféine est le principal ingrédient actif des boissons énergisantes, et est souvent accompagnée de diverses autres substances (ex. : taurine, ginseng, vitamines) qui contribueraient notamment à leur effet stimulant.
Les boissons énergisantes sont souvent confondues avec les boissons pour sportifs, parfois appelées boissons énergétiques. Toutefois, les boissons pour sportifs ne contiennent pas de caféine ou d’autres ingrédients stimulants et ne sont pas gazéifiées.
Ces dernières contiennent une quantité moindre de sucre ainsi que des sels minéraux (généralement sodium, potassium, chlore), afin de répondre aux besoins suscités par un effort physique prolongé et accompagné d’une sudation importante.
La caféine reste la substance stimulante légale la plus consommée dans le monde. Plusieurs produits de consommation peuvent en contenir, comme le café, le thé, les boissons gazeuses, le chocolat, les friandises et les médicaments.
Les risques d’une tendance à la mode
Cette substance peut produire un effet stimulant (hausse d’énergie temporaire, amélioration de la concentration, maintien de l’éveil), mais ses effets ne sont pas que positifs. Un apport en caféine supérieur aux limites recommandées peut entraîner l’apparition de différents symptômes, depuis la simple nausée jusqu’à des problèmes cardiaques graves.
La consommation sur une base régulière d’une quantité modérée à élevée de caféine peut également entraîner un syndrome d’intoxication chronique appelé «caféinisme » et caractérisé par des symptômes tels que maux de tête, nervosité, irritabilité, tremblements, soubresauts musculaires occasionnels, troubles gastro-intestinaux, hyperventilation, augmentation de la quantité d’urine (effet diurétique), palpitations cardiaques et arythmies.
Une dépendance physique et psychologique à la caféine peut également se développer à la suite d’une consommation régulière de produits qui en contiennent, et ainsi induire des symptômes de sevrage à l’arrêt de la consommation comme la baisse d’énergie, la somnolence, l’humeur dépressive, la difficulté de concentration, les maux de tête et l’irritabilité.
Les enfants et les adolescents sont beaucoup plus à risque d’intoxication chronique ou aiguë « à la caféine et sont particulièrement susceptibles à l’apparition d’effets indésirables ».
Toujours selon l’étude canadienne, « tout comme les autres boissons sucrées, les boissons énergisantes peuvent être néfastes pour la santé dentaire si elles sont consommées fréquemment.
Le sucre qu’elles contiennent contribue à augmenter le risque de carie dentaire, tandis que leur acidité concourt au phénomène de l’érosion dentaire qui fragilise l’émail des dents et entraîne des dommages permanents. Des études indiquent que «le potentiel érosif des boissons énergisantes pourrait être supérieur à celui des autres boissons sucrées ».
Le marketing associe les boissons énergisantes aux sports et suggère leur utilisation lors de la pratique d’activité physique. Les boissons énergisantes ne sont pas formulées pour répondre aux besoins associés à la pratique d’activité physique, contrairement aux boissons pour sportifs.
De plus, la caféine que ces boissons contiennent pourrait augmenter le risque de problèmes cardiovasculaires lors d’un l’effort physique, par son effet diurétique et par sa toxicité cardiaque directe déjà connue. Malgré toutes les mises en garde liées à la composition de ces boissons, elles sont vendues parmi les boissons sucrées traditionnelles sous la forme de boissons gazeuses de saveurs variées, et ce, dans de nombreux points de vente.
La promotion des boissons énergisantes diffère de celle des autres boissons contenant de la caféine, elle met davantage en évidence l’intérêt de leur effet stimulant et fait appel à des stratégies qui s’inscrivent bien dans la culture des jeunes.
Aventure, rébellion, énergie, des thèmes repris savamment par l’industrie agroalimentaire pour accrocher les jeunes consommateurs. Les gigantesques moyens de promotion et de marketing occupent tout l’espace promotionnel jusqu’aux moindres recoins, à l’exemple du sponsoring et des «soirées à thème » où trônent les marques.
Rien n’est laissé au hasard, tout est étudié aux fins de convertir les consommateurs à ces «potions miracle », censées booster le quotidien, sans évoquer bien sûr les risques graves sur la santé liés à cette tendance à la mode.
Kamel Morsli