Bois-des-Pins (Hydra),La contestation au féminin !

Bois-des-Pins (Hydra),La contestation au féminin !

Les femmes ont pris le relais ce matin à Bois-des-Pins, en sortant dans la rue, tentant d’arrêter les travaux qui vont démolir leur jardin pour ériger à sa place un grand parking.

Mais peine perdue, les forces antié-meutes étaient là pour les empêcher d’avancer. S’ensuivit un échange verbal peu amical entre les deux parties, aboutissant parfois à des brutalités physiques contre des femmes dont certaines dépassaient les 80 ans.

A Bois-des-Pins, à Hydra, la tension n’a pas baissé d’un cran. Ce matin, les moteurs des engins ont commencé à retentir depuis 6h30. Les engins terrassent large sur le quartier Bois-des-Pins. Malgré la colère violemment exprimée par les habitants de ce quartier, les autorités, mine de rien, poursuivent les travaux, et ce, en dépit des émeutes et la grande pression exercée par les citoyens.

Ce matin, le site, quadrillé par un dispositif sécuritaire, s’est vu investir par une vingtaine de femmes âgées, certaines se reposaient même sur une canne. Ces dernières sont sorties pour manifester leur refus et leur colère contre «le massacre de notre quartier», et pour éviter des affrontements avec les jeunes et les policiers, disaient-elles.

Des témoignages affirment, cependant, que même s’il s’agit de femmes âgées, cela n’a pas empêché les policiers de les repousser et même de les brutaliser. «A cause de ces travaux, l’immeuble vibre et risque de s’effondrer. Cela a commencé par des échanges verbaux entre les femmes et les policiers. Les femmes tentaient d’abord d’empêcher les engins de continuer les travaux, mais peine perdue. Les policiers sont plus nombreux», nous relate un habitant rencontré ce jeudi matin sur place.

Et d’ajouter : «Les policiers sont allés plus loin en insultant les femmes.»

Un peu plus loin, les femmes se sont regroupées, visiblement toujours sous le choc. Approchée, une «vieille» avec sa canne nous dira avec une voix aiguë : «Ils ne nous ont même pas respectées. Nous avons l’âge de leurs mères, mais ils nous ont insultées, repoussées. C’est une honte ! C’est une injustice ! Ils veulent nous enterrer vivants», témoignera, les larmes aux yeux, cette femme. Sur place, nous avons constaté dans certains appartements des traces de violence, notamment des portes défoncées. «Ils nous ont traumatisés.

Ils ont même osé défoncer la porte de ma maison. Maintenant, je suis obligée de la fermer avec un sac de sable», témoigne une habitante rencontrée à l’intérieur de l’immeuble. «Ils ont même repoussé une vieille de 82 ans», a-t-elle ajouté.

B. M