Les blogueurs tanzaniens face à la répression de l’État

Les blogueurs tanzaniens face à la répression de l’État

Vendredi dernier, les blogueurs et militants tanzaniens ont obtenu une injonction temporaire de la justice bloquant une décision du gouvernement d’enregistrer leurs plateformes en ligne. Le régulateur tanzanien des communications a donné aux blogueurs, ainsi qu’aux propriétaires d’autres forums en ligne tels que les chaînes de télévision YouTube, jusqu’au 5 mai pour tenir compte des nouvelles règles strictes du contenu internet grâce à l’enregistrement officiel et à des frais de licence allant jusqu’à 900 $. Six organismes de surveillance des droits de l’Homme, des organisations de médias et des blogueurs ont déposé une plainte auprès de la Haute Cour de Tanzanie demandant au pouvoir judiciaire de bloquer l’application de la réglementation, arguant qu’elle violait la liberté d’expression et la vie privée des internautes. Dans sa décision, un juge a ordonné au ministère de l’Information et à l’autorité de régulation des communications (TCRA) de ne pas appliquer le délai en attendant une autre audience pour statuer sur l’affaire. Les nouvelles règles exigent également que les blogueurs fournissent des détails sur les actionnaires, le capital social, la citoyenneté des propriétaires, les programmes de qualification et de formation du personnel, ainsi qu’un certificat d’exonération fiscale, pour obtenir une licence d’exploitation. Le nombre d’internautes en Tanzanie a augmenté de 16% en 2017 pour atteindre 23 millions, soit environ 44% de la population, la plupart se connectent via leurs smartphones.