Blocage du complexe minier de Djebel El-Onk (Tébessa): Une commission d’enquête ministérielle dépêchée sur place

Blocage du complexe minier de Djebel El-Onk (Tébessa): Une commission d’enquête ministérielle dépêchée sur place

Une commission d’enquête ministérielle est arrivée hier à Bir El-Ater, dans la wilaya de Tébessa, suite au mouvement de protestation déclenché par les travailleurs et la section syndicale depuis trois semaines, a-t-on appris de sources concordantes. Les membres de la commission ministérielle se sont entretenus avec les membres du syndicat du complexe durant toute la journée sur le mouvement de protestation observé au niveau du complexe.

Les protestataires avaient procédé, depuis plusieurs jours, à la fermeture du siège de la direction du complexe, empêchant le directeur et les cadres d’accéder à leur poste pendant plusieurs journées. Selon un syndicaliste qui a voulu garder l’anonymat, les grévistes détiendraient des preuves de malversations commises par les dirigeants du complexe minier. “Nous étions en pourparlers avec la commission ministérielle qui est arrivée

aujourd’hui (ndlr : hier lundi 19 juin) à Bir El-Ater. Nous leur avons expliqué nos revendications, notamment celle exigeant le départ du directeur. Ils nous ont demandé des preuves sur les accusations de dilapidation de l’argent du complexe et des transactions douteuses avec achat d’équipements non conformes au cahier des charges. Demain, nous allons remettre les preuves à l’appui de nos accusations aux membres de la commission ministérielle”, promet notre interlocuteur.

L’élément déclencheur de ce conflit, selon notre interlocuteur, réside dans le licenciement de 8 travailleurs grévistes par le directeur du complexe à la veille de son départ vers les Lieux saints pour accomplir une omra. Pas moins de 35 travailleurs sont poursuivis en justice par la direction du complexe pour cause de fermeture de la direction de la mine pendant plusieurs jours. Mais le tribunal de Bir El-Ater a rejeté la plainte

déposée en référé contre les travailleurs, estimant celle-ci infondée. La direction avait introduit un appel au lendemain de la décision.

Pour notre part, nous avons tenté de rejoindre le directeur du complexe pour avoir sa version des faits, malheureusement, ce dernier se trouvait aux Lieux saints. Son intérimaire Noureddine Berjem était, quant à lui, injoignable. À signaler que le complexe de Djebel El-Onk connaît de graves turbulences depuis plus de deux années.

En avril 2015, une grève générale avait été déclenchée pour réclamer, entre autres, une augmentation de salaires de l’ordre de 25%, la majoration de la prime de départ à la retraite, l’amélioration des conditions de travail, ainsi que la permanisation des travailleurs contractuels.