Blocage de la transaction boursière entre NCA Rouiba et Cevital, «Un mauvais signe», selon Hassan Khelifati

Blocage de la transaction boursière entre NCA Rouiba et Cevital, «Un mauvais signe», selon Hassan Khelifati

Le président-directeur général de la compagnie d’assurance privée Alliance assurance voit d’un œil craintif le blocage de la transaction de cession des actions du fonds d’investissement Afric Invest au groupe Cevital dans le capital de NCA Rouiba. Il s’agit pour Hassan Khelifati d’un « mauvais signe » adressé particulièrement pour les investisseurs étrangers.

Invité du direct de la radio web de Maghreb Emergent, Hassan Khelifati s’est étonné du blocage qu’a subi cette transaction par la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de bourse (Cosob). Avec ce genre de comportement «nous donnerons une mauvaise image de notre bourse aux investisseurs étrangers», a-t-il affirmé. « S’il s’agit d’une erreur administrative, les responsables doivent faire en sorte que cela ne puisse plus se reproduire lors des prochaines transactions », a-t-il ajouté.

Le président du Conseil d’administration NCA Rouïba, Slim Othmani, avait annoncé le 9 décembre 2014 que le fonds d’investissement Afric Invest a cédé ses parts (15%) du capital de NCA Rouïba à Cevital pour une transaction de bloc qui avoisinerait les 4,4 milliards de DA (4 millions d’euros environ).

Sur un autre registre, M. Khelifati a indiqué qu’Alliance Assurances n’a désormais aucune intention de se retirer de la Bourse d’Alger, en raison de l’inadéquation de la santé financière de l’entreprise avec la valeur de son titre sur le marché boursier. Une décision confortée, dit-il, par la volonté des pouvoirs publics de redynamiser la bourse, en obligeant les entreprises publiques économiques de faire recours au marché obligataire pour financer leurs investissements. Un marché appelé à connaitre, ajoute-t-il, une certaine vitalité, notamment avec l’introduction en bourse de 8 entreprises publiques durant l’année en cours qui va porter la capitalisation boursière à plus de 3 milliards de dollars. Si les établissements financiers consacrent au moins 1% de leur chiffre d’affaires pour l’acquisition des actions, la bourse d’Alger ne serait pas dans son état actuel, a-t-il expliqué.

Concernant le secteur des assurances, le P-dg d’Alliance Assurance a relevé plusieurs disfonctionnement dont souffre le marché à l’instar de la lourdeur des procédures. La compagnie qu’il dirige prévoit dans ce sens de nouvelles mesures afin de simplifier au maximum les procédures administratives avec les clients.

M. Khelifati, qui estime que les potentialités du marché algérien sont loin de refléter les primes récoltées, a par ailleurs indiqué que l’assurance dite de responsabilité civile (RC) accuse un énorme déficit par rapport aux autres sous-branches. Cette assurance qui est indexée pour les dommages corporels sur le Salaire national minimum garanti (SNMG) ne connait pas d’évolution, alors que le SNMG a évolué à trois reprises.

Pour ce qui est de l’impact de la chute des prix du pétrole sur l’économie nationale, Le Pdg de Alliance Assurance estime qu’il ne faut pas avoir peur de la conjoncture, mais il est temps, insiste-t-il, d’entreprendre des réformes notamment au niveau des administrations et de lancer un débat national sur les questions stratégiques à l’instar du projet de l’exploitation du gaz de schiste.

Khelifa Litamine