La loi criminalisant les violences contre les femmes n’est toujours pas débattue, encore moins adoptée par la chambre basse du Parlement. Aux dernières nouvelles, le texte n’est pas seulement bloqué, mais carrément abandonné.
Ces associations jugent nécessaire, voire urgente la promulgation du nouveau texte afin de prévenir davantage des dangers sur les femmes. Pour rappel, le texte en question est une proposition du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika.
Il a été adopté par le Parlement, mais arrivé au niveau du sénat, il a été bloqué par des députés islamistes qui criaient au scandale. Depuis, des rumeurs circulent sur l’annulation du texte. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, signée par les 12 associations, celles-ci ont rappelé «qu’il y a exactement une année, un Conseil des ministres présidé par le président de la République, proposait la loi criminalisant les violences faites aux femmes.
Cette loi était attendue des victimes et demandée, depuis des années, par les associations de femmes, témoins quotidiennement des dégâts occasionnés par cette violence, aux victimes directes comme à leurs enfants».
Les 12 associations regroupées au sein du «collectif pour la promulgation de la loi contre les violences faites aux femmes» soulignent «qu’une année s’est écoulée et, bien que la loi ait été votée, le 5 mars 2015, par l’Assemblée populaire nationale, elle n’a pas encore été adoptée par le Conseil de la nation. Pourtant, le nombre de décès augmente, la liste des victimes s’allonge, les traumatismes s’exacerbent, mais le problème n’a pas semblé prioritaire pour les membres du Conseil de la nation et le gouvernement qui semblent ainsi considérer que la protection des femmes peut attendre encore».
Dans le même communiqué, elles poursuivent en faisant observer que «la violence dans la société, dans tous les secteurs, que ce soit à l’école, dans les stades, dans la rue, trouve sa source dans la violence contre les femmes dans la famille, violence qui n’a jamais été sanctionnée ni prévenue par les autorités publiques.
Elle a été le terreau de l’éducation d’une grande partie de ces nouvelles générations qui a malheureusement grandi dans la violence politique et sociale. La volonté de combattre la violence dans la société ne peut donc faire l’économie d’actions contre toutes les formes de violences faites aux femmes».
Le collectif juge que «cette loi est nécessaire car elle doit redire haut et fort que l’exercice de violences contre les femmes constitue un délit particulièrement grave, car il détruit la société». Le président du Conseil de la nation, poursuit le collectif, «s’est engagé à faire débattre de la loi comme toutes les autres lois en attente, à la session d’automne 2015». Partant, «les associations resteront mobilisées et vigilantes pour que les victimes bénéficient de la protection de l’Etat».