Les stations de lavage des véhicules, les douches publiques et les hammams à Blida continuent, pour la plupart, à fonctionner le plus normalement du monde durant cette saison estivale, en consommant des quantités importantes d’eau, alors que plusieurs quartiers de la ville des Roses demeurent privés de cette denrée pendant plusieurs jours.
En ce sens, aucun dispositif de régulation quant à l’utilisation de l’eau n’est mis en place à Blida.
Sous d’autres cieux, l’on interdit parfois même le lavage des véhicules en cas d’« alerte ».
Chez nous, du moins dans la wilaya de Blida, c’est la politique des deux poids, deux mesures qui est observée : l’eau y est une denrée rare pour la majorité mais aussi « très » disponible pour d’autres… « Les autorités locales doivent donner des autorisations d’ouverture aux hammams et aux stations de lavages à tour de rôle mais pas tous au même temps afin que la distribution de l’eau soit bien équitable entre la population », nous dira un sexagénaire habitant en face d’un hammam et qui n’a pas reçu l’eau chez lui pendant une semaine.
Notre interlocuteur n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour accuser cet établissement d’être derrière cette pénurie en « raflant » en toute quiétude de grandes quantités d’eau à partir des conduites principales d’eau potable.
Pour un autre habitant, c’est le fait que son voisin possède une piscine et une bâche d’eau de 15 000 m3 qui le dérange le plus.
« En utilisant un surpresseur le jour de la distribution de l’eau, il fait vraiment le plein chez lui, sans se soucier des autres… », fustigera-t-il.
Ainsi, que ce soit au chef-lieu de la wilaya de Blida ou dans d’autres localités, le constat est le même.
L’eau ne coule pas souvent un jour sur deux dans les robinets des abonnés comme cela est prévu officiellement.
La pénurie peut aller de trois jours jusqu’à plus d’un mois surtout dans les étages supérieurs des immeubles de certaines cités.
Un phénomène qui revient pourtant chaque été et dont la solution ne semble pas être pour demain.
A chaque fois, on veut rassurer les abonnés que « le prochain été sera meilleur », mais rien n’est fait à ce jour…
L’année dernière, le wali de Blida s’est « emporté » contre le directeur local de l’Algérienne des eaux pour « mauvaise gestion », allant jusqu’à demander à ce qu’il soit relevé de ses fonctions.
Chose faite, mais cela n’a rien apporté de nouveau puisque les pénuries sont toujours là, surtout durant ce mois sacré.
Il y a quelques jours, les habitants de la cité des Bananiers à Blida sont restés une semaine sans eau et les exemples concernant d’autres quartiers sont légion.
C’est dire que la gestion de l’eau est l’affaire de tous et exige l’implication de plusieurs parties pour mieux mobiliser et répartir les ressources hydriques.
Contacté, M. Zerrouk, directeur de l’Algérienne des eaux de la wilaya de Blida, s’est contenté de nous énumérer quelques problèmes qui sont derrière cette pénurie.
Il cite ainsi la baisse de la production de l’eau durant chaque été, la présence dans l’eau de matières chargées (petites pierres, sable…), qui bouchent parfois les conduites – l’eau est toutefois de bonne qualité – ainsi que les fuites touchant même les conduites des champs de captage comme celui de Maramane.
Pendant ce temps, les robinets de bon nombre de Blidéens demeurent souvent à sec, sans qu’aucune mesure efficace soit prise par les autorités locales pour y remédier.
Mohamed Benzerga