Blida, ou l’équation de la préservation des terres agricoles et de la disponibilité du foncier industriel

Blida, ou l’équation de la préservation des terres agricoles et de la disponibilité du foncier industriel

Située en plein cœur de la Mitidja, la wilaya de Blida, qui s’apprête à recevoir le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pour une visite de travail, se doit aujourd’hui de relever un double défi, dont l’équation se résume à la préservation de ses terres fertiles et la satisfaction des demandes croissantes en foncier industriel, exprimées tant par de nouveaux promoteurs que par des investisseurs désirant élargir leurs activités.

Disposant de riches terres agricoles, conjuguées à d’importantes potentialités naturelles et touristiques, et d’un tissu commercial (public et privé) parmi les plus étoffés à l’échelle nationale, elle constitue, en effet, une zone extrêmement convoitée pour l’implantation de projets d’investissement.

La wilaya, qui totalise une superficie de 1478,62 km2, compte, à cet égard, deux (2) marchés de gros de fruits et légumes (Boufarik et Bougara), qui attirent agriculteurs et commerçants de différentes régions du pays. Sa proximité du port et de l’aéroport Houari-Boumediene d’Alger, ainsi que la densification de son réseau routier, traversé par l’autoroute Est-Ouest, sont également autant d’atouts qui font que la wilaya est tant convoitée par les investisseurs.

Ces atouts, additionnés aux multiples réalisations concrétisées, durant cette dernière décennie, grâce aux dotations financières considérables affectées par les pouvoirs publics, ont hissé cette wilaya au rang de pôles agricole et industriel par excellence, mais également de destination commerciale et médicale incontournable.

Des efforts sont, également, entrepris en vue d’en faire un pôle de développement touristique grâce à la présence de potentialités aussi riches que variées dans ce domaine, à l’instar du Parc national de Chréa, et des projets de réaménagement en cours de la station thermale de Hammam Melouane, et des gorges de la Chiffa.

Une dynamique notable de développement est, d’ailleurs, enregistrée pratiquement dans tous les secteurs d’activités, dont les indices de croissance de certains dépassent la moyenne nationale, en dépit de la situation sécuritaire difficile, vécue par la région, durant les années 90 du siècle dernier.

Dans le secteur de l’agriculture, à titre d’exemple, la wilaya, qui possède une surface agricole utile (SAU) de 67.474 ha, dont 16.970 ha de vergers agrumicoles, produit 33 % de la récolte nationale d’agrumes, avec une moyenne annuelle de 4.103.414 qx, grâce notamment à l’augmentation de sa superficie irriguée qui est passée de 22.230 ha en 2000 à plus de 30.000 ha actuellement.

— Le foncier agricole face à l’avancée du béton—

L’effort des autorités est concentré, actuellement, sur l’encouragement des agriculteurs à intégrer les différents programmes qui leur sont destinés, afin de bénéficier des multiples incitations et aides de l’Etat, dans l’objectif de préserver des superficies agricoles, menacées par l’avancée du béton.

Un développement du tissu industriel a été observé, en effet, ces dernières années dans la wilaya, à travers la création d’un nombre important de petites et moyennes entreprises (PME), à l’origine de la promotion de la région en pôle industriel par excellence.

Le tissu industriel de Blida est majoritairement formé de promoteurs privés, qui constituent une force économique incontournable dans les domaines de l’agroalimentaire, du plastique, de la chaussure, du cuir et de la maroquinerie, des produits de beauté, des eaux minérales et des pâtes alimentaires, entre autres, et dont les produits manufacturés jouissent d’une très bonne réputation, à l’échelle nationale, voire régionale et mondiale.

Toutefois, le foncier industriel de la région, représenté par 3 zones industrielles et 6 zones d’activités, d’une superficie globale de 196 ha, est jugé « insuffisant » pour la couverture de la demande actuelle exprimée par plus d’un millier d’investisseurs.

Il n’en demeure pas moins que la wilaya détient la 8eme place nationale en matière de PME, avec plus de 11.000 unités. Un effort particulier est, aussi, consenti pour promouvoir le secteur de l’artisanat, où il est recensé plus de 7.000 artisans immatriculés.

Le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a, également, profité de cette embellie économique en enregistrant la réalisation d’une nouvelle université à El Affroun, dotée d’une capacité d’accueil de 32.000 places pédagogiques et de 20.000 lits, qui viennent s’ajouter à celles de l’université de Soumaa, portant ainsi le nombre total de places pédagogiques à 53.894.

Parmi les indices d’amélioration des conditions de vie des populations, il est a relever que la wilaya a atteint un taux de raccordement au réseau AEP de 98,60%, de 98 % pour l’assainissement, de 99,67 % pour l’électrification et de 72,33% pour le gaz naturel.

Pour les années à venir, les autorités de la wilaya comptent faire de la résorption de l’habitat précaire, leur principal cheval de bataille. Elles s’appuieront, pour ce faire, sur le programme quinquennal 2010û 2014, d’une consistance de 146 milliards DA.

Aussi, face à ce véritable « dilemme », les autorités locales n’ont d’autre choix que d’orienter leurs réflexions sur l’utilisation rationnelle des superficies foncières encore nues, en recourant notamment des prélèvement de surfaces sur les terres agricoles incultes, aux fins de répondre à la demande d’investissement, mais aussi pour l’implantation de différents projets et équipements socio-économiques, tels ceux de logements et d’infrastructures de base.

Un grand espoir est fondé, dans ce cadre, sur le projet de la nouvelle ville de Bouinane, pour résoudre notamment le problème épineux du logement.