Loin de la convivialité et l’aspect spirituel, la fête de l’Aïd Al-Adha dans la wilaya de Blida s’est caractérisée par le manque de pain, de lait mais de flaques de sang et de peaux de moutons. Comme de coutume, c’est l’effervescence la veille de l’Aïd. Certains citoyens courent d’un point de vente à un autre pour acheter le mouton, d’autre s’agglutinent au niveau des marchés des fruits et des légumes pour s’approvisionner au maximum en matière de denrées alimentaires, même si les prix ont grimpé vertigineusement. À titre d’exemple, la laitue s’est affichée au prix de 250 DA. Devant les boulangeries, hommes et femmes forment une chaîne interminable pour acheter du pain, d’autres aussi se rassemblent devant les crémeries pour arracher un ou deux sachets de lait au prix de 45 DA. Face au dysfonctionnement dans le commerce, la frénésie a durée jusqu’à minuit, où les gens étaient toujours à la recherche du pain et du lait. Au lendemain, le jour de l’Aïd, dans les quartiers à forte concentration comme les cités, les gens perpétuent l’acte du sacrifice, celui d’égorger un mouton en mémoire du geste de sidna Ibrahim El-Khalil, dans l’anarchie et loin des consignes recommandées par l’islam. Juste après la prière de l’Aïd, certains commencent à égorger le mouton à même le sol, et sans hygiène. Pour enlever la peau, on accroche la carcasse du mouton sur le fer forgé des fenêtres ou sur les arbres. Cependant, le sol est inondé de flaques de sang, offrant une image hideuse. Alors que les bêlements des moutons cessent définitivement dans les quartiers, et que les familles se renferment chez elles pour s’offrir un grand méchoui, les peaux de mouton abandonnées sur le sol et sous le soleil dégagent une odeur nauséabonde. Le comble c’est que certaines restent parfois des mois sans qu’elles soient récupérées par les revendeurs ou par l’équipe du ramassage des déchets ménagers. Enfin, dans la wilaya de Blida, la fête de l’Aïd El-Kebir est vécue sans le respect des permanences des commerces et dans l’anarchie suite à l’acte du sacrifice.
Par K.Fawzi