Une brève visite à travers les rues et ruelles de la ville de Blida suffirait aujourd’hui pour se rendre compte que « la ville des roses » ou du moins ce qu’il en reste est malade de son environnement.
La croissance urbaine accélérée de la ville, avec l’extension des cités d’habitation dans la périphérie de la ville, où les cités dortoirs ont proliféré à un rythme considérable, a profondément bouleversé le paysage urbain et dégradé le cadre de vie de la « ville des roses ».
Incontestablement, la ville de Blida a connu au cours de ces dix dernières années une profonde mutation urbaine qui a pris des « proportions alarmantes » sur le plan de la sauvegarde des espaces verts, de l’environnement et de l’hygiène publique, selon un spécialiste de l’environnement.
selon des urbanistes, le manque flagrant d’espaces verts, dont les effets bénéfiques sur l’amélioration du milieu et sur la santé publique sont inestimables, découle de l’absence d’une réflexion sérieuse en matière d’aménagements urbains à Blida.
Devant la situation inquiétante caractérisée par la rareté du foncier et dans un souci de préservation des terres agricoles, les différents responsables qui se sont succédés à la tête de cette cité, ont privilégié la formule de la densification des infrastructures sociales en milieu urbain. Ainsi, les moindres espaces libres, à l’exemple des terrains entre les cités, sont récupérés en vue d’y implanter des projets d’habitat collectif, semi-collectif et autres infrastructures, accentuant ainsi la dépréciation du cadre de vie et de la qualité de l’environnement.
Des espaces urbains accordant peu d’intérêt à l’esthétique et à l’écologie.
Réalisés pour répondre exclusivement à des impératifs socio-économiques urgents, ces ensembles urbains ont été conçus, selon des instruments d’urbanisme qui n’accordent que peu d’intérêt aux aspects esthétiques ou écologiques.
Malades de leur environnement, les cités d’habitation à Blida, sont confrontées à de sérieux problèmes d’hygiène et de salubrité publique que les services concernés ont du mal à prendre en charge, une situation aggravée d’ailleurs par l’absence de toute notion de civisme chez bon nombre de résidents de ces cités.
« La nature ayant horreur du vide », les moindres espaces à l’intérieur ou à la périphérie des cités sont soit récupérés pour y ériger des constructions ou transformés en dépotoirs, d’où les nombreux risques d’atteinte à la santé des résidents.
Les décharges publiques ont proliféré à la périphérie de la ville alors que les quartiers et cités offrent un décor hideux avec des amas d’ordures et de sachets éventrés qui jonchent le sol.
La mauvaise organisation de la collecte des ordures ménagères et le manque de civisme manifeste des résidents, dont le rôle dans le maintien de la propreté des lieux est primordial, ont concouru à la dégradation de la situation en matière d’hygiène publique et de l’environnement en général.
Le ramassage des déchets ménagers confiés désormais à une EPIC.
Contacté à ce sujet, le président de l’APC, M.Kamel Mezghache n’a pas manqué de relever la mauvaise organisation de la collecte des ordures par les services de l’APC, une mission qui sera désormais confiée, selon lui à une EPIC.
Il a annoncé dans ce contexte la création de plusieurs EPIC qui seront chargées de la collecte et du traitement des ordures ménagères, de l’entretien de la voirie urbaine, de l’assainissement, des espaces verts et du réseau de l’éclairage public, entre autres.
Le premier magistrat de la commune a fait part également du renforcement du parc roulant de la commune de 10 bennes tasseuses et autres matériels de gestion et de collecte des déchets domestiques ainsi que d’autres équipements destinés à l’entretien de l’espace public.
La commune accuse également, selon le P/APC un déficit en personnel de nettoiement, une contrainte qui pourrait être levée avec le déblocage des dossiers des candidats qui sont en « souffrance au niveau de la direction de la fonction publique depuis plus de 10 ans », a-t-il déploré.
En attendant que Blida retrouve son visage d’antan, cette ville offre aujourd’hui une image peu reluisante en matière d’hygiène publique, une situation qu’un ancien édile de la ville des années 1970 a qualifiée de « désastreuse »pour une ville au si beau passé !, a-t-il fait observer