Une multitude de contraintes entrave la réalisation, dans les délais impartis, de programmes de logements (tous types confondus) inscrits à l’indicatif de la wilaya de Blida, où la demande du logement est en continuelle croissance.
Insuffisance de moyens de réalisation, sous qualification des entreprises existantes, et manque d’assiettes d’implantation de projets, telles ont été les principales contraintes mises en avant dans un rapport présenté, récemment, devant l’Assemblée populaire de wilaya (APW).
L’on a estimé, à cet égard, que ces entreprises « ne peuvent pas s’acquitter de leurs obligations contractuelles, car ne disposant pas pour ce faire de moyens matériels et humains adéquats », un fait à l’origine du « retard dans la réalisation des projets, avec ce que cela entraîne comme résiliation de marchés et /ou de réévaluations des coûts, sachant que le temps consacré à ces mesures procédurales contribue à freiner davantage la cadence des chantiers », explique-t-on.
De plus, dans cette wilaya à vocation agricole par excellence, le foncier constructible fait cruellement défaut à tel point que les autorités locales sont amenées, souvent et faute d’alternative, à délocaliser des projets affectés à des communes au profit d’autres, à l’exemple des communes de Blida et de Ouled
Yaich, qui, faute de disposer d’assiettes d’implantation, ont vu leurs quotas de logements réaffectés en faveur d’autres communes comme Chiffa, Beni Merad et Bouarfa , toutes situées en dehors du périmètre urbain de la ville de Blida. L’autre option adoptée pour l’implantation de projets de réalisation de logements consiste en le déclassement de terres agricoles en vue de les destiner à cet usage.
Cette démarche introduite par la loi pour contourner la rareté du foncier urbanisable a été mise en application notamment, au niveau des communes de Larbaa et Meftah, pour la réalisation de logements et/ou d’équipements publics.
Mais il est dit que cette « solution » n’est pas toujours facile à mettre en œuvre, au vu de sa contestation par des propriétaires terriens, comme ce fut le cas dans la commune de Larbaa où un agriculteur avait procédé à la plantation de sa parcelle en agrumes, afin de mettre devant le fait accompli la commission de choix de terrain qui l‘avait retenue pour servir d’assiette à un projet de logements, conformément à la procédure légale édictée en la matière.
La conjugaison de ces facteurs contraignants a entravé grandement la concrétisation du programme quinquennal 2005-2009, puisque sur un total de 10.250 logements, il n’en a été réalisé que 4.533, alors que 1.020 unités sont à l’arrêt, 4.607 en cours de réalisation, et 90 autres en voie de lancement.
Le programme quinquennal en cours n’est pas à la meilleure enseigne, puisque sur un quota global de 10.300 logements, seules 5090 unités sont en cours de réalisation, alors que le reste est toujours en attente de lancement.
Ainsi, le bilan couvrant la période allant de 2004 à fin 2011 indique que sur un total de 22.065 logements alloués à la wilaya, il n’en a été livré que 6014 unités, soit à peine 27% de ce cumul de programmes, tandis que le reste est en cours de réalisation (9.697), à l’arrêt (1054) et en voie de lancement (5300). Ces programmes ont été destinés à la wilaya pour faire face à la crise du logement dans la région, qui a connu particulièrement un exode massif de familles provenant de wilayas limitrophes, ayant fui les affres du terrorisme pour aller peupler les 223 sites d’habitations précaires recensés à travers la wilaya et pour l’éradication desquels il a été affecté, durant la période allant de 2006 à 2010, d’un programme de 8.000 logements.
La wilaya de Blida, qui compte 1,9 million d’habitants, dispose d’un parc de 194.163 logements, indique t-on.