Blida / Eté La ville des Roses déserte

Blida / Eté La ville des Roses déserte
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Blida, capitale de la plaine de la Mitidja, blottie au pied de l’Atlas Tellien, donne l’impression au visiteur qui la découvre d’être une ville désertée par ses habitants, au moment où le soleil est au zénith.

Dès les premières heures de l’après-midi, au moment où le mercure amorce son ascension, la cité se vide subitement de ses habitants, donnant l’impression d’une ville fantôme. Ceux qui n’ont pas où aller par ces temps de fortes chaleurs, passent leurs journées à flâner ou «campent» sur les terrasses ombragées des cafés pour se rafraîchir et déguster une glace, histoire d’oublier et de rendre plus supportables les effets de cette chaleur suffocante.

Pour cette catégorie de citoyens, le mot «vacances» est vide de sens et «détente» demeure un mot creux. Autrefois, pour fuir les journées caniculaires, les familles blidéennes faisaient, sans le savoir, du trecking à travers les chemins sinueux qui mènent sur les hauteurs de Sidi El-Kebir pour se rafraîchir à l’ombre des saules, les pieds dans l’oued dont les eaux limpides et glacées avaient des effets bienfaisants sur ce genre d’estivants, qui ne quittaient cet endroit «paradisiaque» et envoûtant qu’à une heure tardive de la nuit, une fois la fraîcheur revenue dans la ville, en contrebas.

Aujourd’hui, ce site n’arrive toujours pas à retrouver sa vocation après avoir vécu de longues années le calvaire de la poussière et les explosions provoquées quotidiennement par l’exploitation de carrières d’agrégats. Le seul avantage dont jouit la ville de Blida est qu’elle se trouve aux portes de la nature, toute proche de la station climatique de Chréa, de la station thermale de Hammam Melouane et des gorges de la Chiffa qui continuent d’attirer un grand nombre de familles en quête de fraîcheur, de repos et de détente.

Ces sites sont de plus en plus fréquentés en été par les familles et les adeptes des vacances en montagne qui s’y rendent pour rompre avec la monotonie et profiter de l’air vivifiant des cédraies et autres pinèdes, à moindre coût. Même la place du 1er-Novembre de Blida, depuis longtemps appelée «Place Tout» et véritable «cœur» de la ville, était par le passé un lieu d’attraction et de distraction pour de nombreux visiteurs et natifs de la ville, qui venaient chaque soir s’y prélasser et déguster une glace, l’oreille attentive aux mélodies qui s’échappent du théâtre Mohamed-Touri. « Ici l’été est très dur, il fait très chaud, les gens au budget modeste n’ont pas où aller, sinon attendre la fin de journée pour aller chercher la fraîcheur sur les terrasses des cafés», souligne un vieux. L’autre destination préférée des Blidéens est l’auberge du Ruisseau des Singes.

Elle attire un grand nombre de visiteurs qui viennent se détendre au bord de l’oued Chiffa et se rafraîchir sur les nombreuses cascades au milieu d’une végétation luxuriante. A Blida, l’été est comme ça : il y a ceux qui «résistent» et ceux qui s’évadent pour échapper à la chaleur. Entre les deux, il y a ceux, nombreux, qui font marcher les administrations et le…«business», qui fait la réputation de la ville de Sidi Ahmed El-Kebir.

R. L. / APS