La production de miel d’agrumes a accusé un recul sensible, durant cette saison, à cause de la décimation d’un grand nombre d’abeilles, par l’usage intense des pesticides dans le traitement des arbres fruitiers.
C’est ce qu’a dévoilé hier, mardi, le responsable de l’association des apiculteurs de la wilaya. De nombreux apiculteurs, dont le nombre est estimé à 100 000 dans la wilaya, ont constaté la mort d’un grand nombre de leurs abeilles dans la région de la Mitidja, a indiqué à l’APS Hamzaoui Mohamed, estimant que ce phénomène est une conséquence des pesticides utilisés dans le traitement des arbres fruitiers.
«Des agriculteurs ont fait usage de pesticides ‘’mortels pour les abeilles’’ lors de la floraison des arbres dans les vergers agrumicoles, considérés comme la principale source d’alimentation des abeilles de la Mitidja», a ajouté M. Hamzaoui, qui a estimé que le recul de la production est également lié aux mauvaises conditions climatiques ayant régné cette saison. Il a relevé, à cet égard, que de plusieurs agriculteurs n’hésitent pas à faire usage de «pesticides bon marché, mais préjudiciables pour la vie des abeilles», soutenant que «les agriculteurs ne traitent pas leurs vergers avec des pesticides inoffensifs pour les abeilles, à cause de leur prix élevé».
Emboîtant le pas à M.Hamzaoui, de nombreux apiculteurs de Blida ont déploré cette «attitude de certains agriculteurs locaux, dont l’impact est négatif sur le rendement de miel de la wilaya, réputée pour être leader national en la matière, avec une couverture de l’ordre de 60 % des besoins du marché national du miel. «L’un d’eux, Khaldi Mebarek, n’a pas hésité à lancer un appel aux responsables de la Direction des services agricoles (DSA), afin de prendre les mesures qui s’imposent en vue de protéger la filière apicole locale, cela d’autant plus que la wilaya dispose d’énormes potentialités (forêts, arboriculture et conditions climatiques favorables) pour développer cette activité.
Un autre apiculteur, Matari Omar, a, quant à lui, affirmé avoir accusé des pertes considérables, estimées à 30 % de son rucher, à cause du peu d’intérêt porté aux abeilles par les agriculteurs, lors de l’épandage des pesticides. Contacté par l’APS, le responsable de la DSA, Guenis Messaoud, a assuré que sa direction n’a enregistré, à ce jour, aucune plainte émanant des apiculteurs de la wilaya, à ce sujet, soulignant que les «agriculteurs utilisent le même type de pesticides que celui utilisé durant les années écoulées». Interrogé sur la possibilité de voir les prix du miel s’envoler cette année, au motif du recul de la production, M. Hamzaoui a soutenu que «cela ne se fera pas», car le «prix du miel est déjà élevé, inutile de lui ajouter une nouvelle augmentation», a-t-il observé.
R. L. / APS
