Bleus – Liste des 30. Les absents : Par ici la douche froide

Bleus – Liste des 30. Les absents : Par ici la douche froide

Au-delà de la surprise causée par le fait d’avoir donné une liste de trente joueurs, Raymond Domenech a effectué quelques choix qui n’étaient pas attendus.

En défense (Escudé, Boumsong), au milieu (Vieira, Nasri) et en attaque (Benzema), les absents de marque sont nombreux.

Il n’y avait finalement pas une surprise mais plusieurs. Raymond Domenech a encore déjoué les pronostics dans sa liste des trente joueurs pré-sélectionnés pour la Coupe du Monde. Certains joueurs, habitués des Bleus depuis la prise de fonction du sélectionneur, et d’autres qui postulaient à une place dans l’avion pour l’Afrique du Sud regarderont le Mondial à la télé.

Pour Karim BENZEMA, sa non-sélection marque l’échec de son transfert au Real Madrid. A un an d’une épreuve aussi importante, partir d’un club où on a du confort est décidemment le plus mauvais choix qu’un international puisse faire. L’ancien Lyonnais avait cédé aux sirènes du grand Real et beaucoup d’autres joueurs auraient sûrement fait pareil. Mais Raymond Domenech a sanctionné mardi une première saison plutôt moyenne du gamin de Bron et une attitude souvent critiquée.

Entre ses blessures et la perte de confiance à son égard de Manuel Pellegrini, Karim Benzema n’a pas réussi à s’imposer. Même s’il a marqué samedi contre l’Athletic Bilbao, le Français a raté le wagon des Bleus. Son comportement lors des derniers rassemblements de l’année 2009 l’a aussi mis en danger.

Le staff ne l’a pas apprécié et a sanctionné un joueur qui devra mieux maîtriser dorénavant ses penchants individualistes.

L’autre grand absent de cette pré-sélection est l’un des quatre champions du monde encore en activité. Cadre des Bleus depuis la retraite de Didier Deschamps en 2000, Patrick VIEIRA a mis trop de temps à quitter l’Inter Milan. Si ces deux cas vont logiquement attirer l’attention, d’autres joueurs peuvent être déçus de ne pas s’envoler pour Le Cap.

Et c’est surtout en défense que les choix de Raymond Domenech peuvent surprendre en comparant à ses options prises notamment pendant les éliminatoires.

Escudé, Boumsong et Cissokho à la maison

Malgré ses erreurs sous le maillot des Bleus, Julien ESCUDE avait jusque-là la confiance du sélectionneur. Il l’a perdue au dernier moment.

« Je ne vais pas vous dire que je suis content même si j’aurai plus de vacances, nous a confié le défenseur du FC Séville quelques minutes après l’annonce. Mais ça fait partie du jeu (…) J’ai répété à chacune de mes sélections que c’était une joie, un grand plaisir d’être convoqué.

Maintenant, je n’avais pas de certitudes. Je maintenais toujours une réserve concernant ma convocation. » Etant presque le seul défenseur gaucher capable de jouer dans l’axe avec Eric Abidal, le Sévillan avait pourtant l’avantage d’une concurrence réduite dans son rêve de Mondial.

Jean-Alain BOUMSONG était lui souvent dans les listes même s’il ne jouait pas beaucoup. Le Lyonnais, gêné par des problèmes musculaires en 2010, revenait petit à petit à son niveau. Il restera à la maison, comme son ancien partenaire de l’AJ Auxerre Philippe MEXES.

Le Romain, relégué sur le banc depuis plusieurs semaines, n’a jamais plu à Raymond Domenech. Un peu comme Samir NASRI, qui paye son écart de discipline à l’Euro 2008.

Le Gunner ne verra pas l’Afrique du Sud alors qu’il semblait destiné à prendre les clés des Bleus avant la montée en puissance de Yoann Gourcuff. Si le sélectionneur a appelé des éléments à l’expérience du niveau international limitée voire inexistante comme Anthony Réveillère, Adil Rami ou Marc Planus, il n’a pas poussé le rafraîchissement jusqu’à prendre des outsiders comme les Lillois Yohan CABAYE ou Mathieu DEBUCHY.

Dans les buts, le Monégasque Stéphane RUFFIER a aussi été jugé trop tendre. Aly CISSOKHO, présent dans le groupe depuis l’automne dernier et Benoît TREMOULINAS ont eux été doublés par Gaël Clichy. Le Marseillais Benoît CHEYROU, venu faire en mars le sparring-partner de luxe, n’était pas dans les petits papiers de Raymond Domenech, qui avait seulement cédé à la demande populaire de lui donner une chance.

Le jeune Toulousain Moussa SISSOKO n’a lui pas confirmé en 2010 le niveau de jeu aperçu un peu plus tôt. Concernant les attaquants, la surprise de 2008 Bafé GOMIS n’avait quasiment aucune chance.

Le Niçois Loïc REMY perd lui son duel avec Jimmy Briand. Louis SAHA, convoqué mais blessé avant le match amical contre l’Espagne, a subi le gentil braquage de Djibril Cissé.

Laurent PICAT