Blé : après l’UE et la Russie, les USA guettent le marché algérien

Blé : après l’UE et la Russie, les USA guettent le marché algérien

Un mot revient souvent dans le rapport établi par l’USDA, le Département américain de l’Agriculture, à propos du marché de blé algérien. La sécheresse, qui n’est plus un risque, mais une réalité à laquelle il faut faire face en Algérie, pousse les plus grands fournisseurs de blé à revoir leurs cartes.

À l’instar de la Russie, qui a repris ses exportations de blé vers l’Algérie après cinq ans d’arrêt, voilà que les USA s’intéressent de très près au marché algérien, comme en témoigne un rapport détaillé, qui a été publié il y a exactement une semaine, rapportent nos confrères du Soir d’Algérie.

Sécheresse en Algérie, une aubaine pour les fournisseurs de blé

Le rapport de l’USDA, s’est focalisé sur la sécheresse que traverse ces dernières années l’Algérie. Il souligne notamment que « en raison de pluies insuffisantes, la production algérienne de céréales pour la campagne 2021-2022 a diminué de 38 % ». Une baisse qui indique que « les importations devraient augmenter ».

Les USA, qui ne manquent pas de vouloir se repositionner sur le marché mondial de blé, savent, d’après le même rapport que « l’Algérie dépend principalement du blé en provenance d’Europe », ou « l’Allemagne est en train de se faire une place au détriment de la France ».

Le retour de la Russie n’est pas passé non plus inaperçu pour le radar des Américains. Le rapport de l’USDA affirme que « pour la première fois depuis cinq ans, après les modifications des spécificités qu’elle impose pour le blé à importer, l’Algérie a récemment acheté du blé de Russie ».

Le même rapport s’attarde sur les changements climatiques qui font que l’Algérie va avoir besoin de plus de quantité de blé en provenance de l’étranger. Il est également précisé que « une baisse de l’humidité du sol, en particulier dans la région ouest et les Hauts-Plateaux » a été enregistrée pendant la saison 2021/2022.

Les révélations du rapport de l’USDA

Les Américains révèlent, via le rapport de l’USDA, que la pandémie de la covid-19 e et la sécheresse ont poussé l’OAIC à « acheter du blé malgré une augmentation des prix sur les marchés internationaux ». Tout en soulignant le fait que « l’Algérie ne publie pas les résultats de ses appels d’offres », l’USDA indique que « 7,548 millions de tonnes ont été expédiées en Algérie durant l’année commerciale 2020-21 ».

Selon l’USDA, l’Algérie est désormais le plus gros client de l’Allemagne, qui a fini par remplacer la France. Le rapport explique que « l’Algérie était la plus grande destination hors UE pour le blé tendre français en août avec une première estimation de 335 000 tonnes » avant que des problèmes de qualité fassent qu’elle devient le plus gros client de l’Allemagne.

Pour conclure son rapport, l’USDA a tenu à indiquer que les Américains, eux aussi, fournissent du blé à l’Algérie, et que les exportateurs américains ne devraient pas s’inquiéter de l’entrée en jeu de la Russie. Selon l’USDA, « à moins que la Russie n’exporte du blé dur avec des prix compétitifs vers l’Algérie, les exportations de blé des États-Unis vers l’Algérie ne seraient pas affectées ». Le même rapport affirme aussi que « les États-Unis rivalisent avec le Canada sur le marché algérien du blé dur ».