Blanchiment d’argent et contrôle du commerce extérieur,Quatre banques privées épinglées en 2011

Blanchiment d’argent et contrôle du commerce extérieur,Quatre banques privées épinglées en 2011
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Quatre banques à capitaux privés ont été épinglées par la Banque d’Algérie en 2011 en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le contrôle des opérations de commerce extérieur.

Hôte hier de l’Assemblée nationale populaire, le gouverneur de la banque centrale a indiqué, sans dévoiler leur identité, que ces banques, sujettes à des enquêtes achevées, font partie de sept établissements soumis à vérifications documentaires en matière de contrôle extérieur et de lutte anti-blanchiment d’argent et financement du terrorisme. Selon Mohamed Laksaci, qui présentait la conjoncture économique et monétaire en 2011 et durant le premier semestre 2012, dix-neuf enquêtes ont été effectuées à ce titre dont certaines ont abouti à l’élaboration de rapports confidentiels adressés à la Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF) ou de procès- verbaux pour infraction à la réglementation du change adressés au procureur de la République territorialement compétent. Comme le gouverneur de la banque centrale a fait état de plusieurs enquêtes spécifiques portant sur la vérification de transactions bancaires de certains clients et qui ont donné lieu à l’élaboration de rapports ou P-V similaires. Auparavant, Mohamed Laksaci avait indiqué que 38 missions de contrôle sur place ont été effectuées dont 10 ont un caractère général, au niveau de 20 établissements bancaires sur les 27 en place. Tout en constatant de «nettes améliorations » dans le fonctionnement des établissements contrôlés, s’agissant notamment du volet structuration et maîtrise des risques, le gouverneur de la Banque d’Algérie relève néanmoins la persistance de quelques insuffisances en matière de qualité d’information et d’organisation, d’intensité limitée mais nécessitant d’y apporter des correctifs.

L’inflation, les explications de Laksaci

Par ailleurs, Mohamed Laksaci, qui s’est montré assez prolixe en chiffres, n’a pas manqué de relever la forte hausse de l’inflation, un facteur «structurel» et menaçant, selon lui, pour l’économie nationale sur le moyen terme. Soucieux de clarifier la donne, le gouverneur de la Banque d’Algérie relève que les perturbations des prix intérieurs notamment des produits agricoles, la désorganisation des marchés, les monopoles et la spéculation ainsi que l’augmentation des revenus participent à exacerber cette tendance. En outre, Mohamed Laksaci a été autant critique à l’égard de la poursuite de la dépense publique qu’insistant sur la nécessité de bien fructifier l’importante épargne nationale dont les surliquidités, de savoir optimiser l’octroi de crédits bancaires et booster la diversification économique hors hydrocarbures… A l’issue de l’intervention du gouverneur de la Banque d’Algérie, une soixantaine de députés sont intervenus, exprimant pour la plupart des préoccupations d’ordre assez général même si des questions particulières ont été soulevées (l’enquête sur l’incendie de l’Hôtel des monnaies, l’ouverture des bureaux de change…). Des questionnements auxquels Mohamed Laksaci devrait répondre aujourd’hui.

C. B.