Récemment le président de la Fédération internationale de football (Fifa), Joseph Blatter, a menacé de suspendre à vie les joueurs, entraîneurs et arbitres impliqués dans des matches truqués qui font actuellement l’objet d’enquêtes dans plusieurs pays. Une déclaration vite relayée par le chef de la sécurité de la Fifa, Chris Eaton, qui a indiqué que “nous avons vu ces dernières semaines, ou jours, ces problèmes surgir en Grèce, en Turquie, en Malaisie et dans d’autres pays européens. Il en existe dans le monde entier”.
Nous ne savons pas si Blatter et Chris Eaton comptent l’Algérie parmi les pays suspects, mais il est clair qu’il y a, au moins, matière à enquête. En effet, la dernière journée du championnat de Ligue 1, qui a eu lieu vendredi dernier et qui était décisive pour la désignation du dernier club relégué en seconde division en l’occurrence l’USM Annaba, a été une véritable parodie de football.
Des résultats ont été bel et bien arrangés dans certains matches, et ce, au su et au vu de tout le monde. Certains présidents ne s’en cachent même pas car, disent-ils, “nous n’allons tout de même pas prendre le risque de descendre à leur place”, allusion faite aux Annabis. Un arbitre, qui avait officié dans l’une de ces rencontres truquées pour reprendre l’expression de la Fifa, nous dira même qu’il s’est limité “à se positionner au milieu du terrain” et suivre ce spectacle pitoyable de pousse ballon. “C’était tellement flagrant que cela m’a dégoûté. De toute façon, c’était pratiquement la même chose dans les autres rencontres selon mes collègues”, regrette-t-il.
Devant la difficulté de prouver les faits dans ce genre de situation qui arrange tout le monde, sauf la victime ou le dindon de la farce, les instances fédérales et surtout les pouvoirs publics attendent des accusations et surtout des preuves. Pas question donc de provoquer une enquête. Pourtant des propos comme ceux du président de l’USM Annaba, Aïssa Menadi, parus dans notre édition d’hier, sont suffisamment graves pour pousser n’importe quel procureur de la République à s’autosaisir de l’affaire. Mais rien n’y fit. Alors, il ne reste qu’à prier à ce que M. Blatter vienne fourrer son nez dans nos affaires et inscrire l’Algérie sur la liste noire des pays où le football est truqué.