Le blanchiment d’argent cible en particulier l’immobilier, pas seulement en Algérie mais aussi dans plusieurs autres pays, selon des spécialistes. Les véhicules de luxe sont une autre cible, à degré moindre, certes, mais important, soulignent-ils.
C’est ainsi que des sources se basant sur des recoupements ayant trait à des affaires traitées par la Gendarmerie nationale et la police en Algérie estiment à une centaine de milliards de centimes la somme soupçonnée d’avoir été blanchie par l’achat de véhicules de luxe, immobilisés à titre de saisie conservatoire ordonnée par la justice depuis 2007.
Cet argent découlant d’«infractions» commises aux lois, dont des détournements et le trafic de drogue, concerne uniquement les affaires traitées par les forces de sécurité, notent ces sources. Parmi ces véhicules, ajoutent ces sources, des 4×4, dont des Toyota Station, utilisés dans l’acheminement de drogue au niveau de frontières, destinée à être écoulées en Algérie ou transitant par ce pays, expliquent ces sources.
A ce titre, et vu l’ampleur prise par l’utilisation de Toyota Station dans le trafic de drogue, la Gendarmerie nationale avait, rappelle-t-on, demandé une réglementation régissant leur vente en Algérie. Dans une affaire, la Gendarmerie a enquêté sur une commande d’une centaine de véhicules de cette marque et découvert que cette transaction avait été faite sur la base de la carte nationale d’identité, égarée, appartenant à un citoyen.
Cette transaction avait été faite à l’insu de la personne à qui appartient ce document, explique la Gendarmerie. «Les individus à l’origine de cette commande voulaient éviter que les forces de sécurité découvrent que ces véhicules allaient être destinés au convoi de drogue», selon cette source. Ces sources citent les affaires de la découverte de 5,5 tonnes de drogue, début avril 2009, dissimulées à l’intérieur de deux containers à Rouiba, et le démantèlement, en octobre dernier, du marché parallèle de la devise qui avait eu lieu dans un magasin à Hydra.
«Ces deux affaires comptent, à elles seules, des dizaines de véhicules de luxe, dont des 4×4 saisis par la justice qui soupçonne que ceux-ci ont été achetés avec de l’argent découlant de ces infractions à la loi». Dans une autre affaire liée au trafic de drogue, les gendarmes ont saisi près d’une dizaine de véhicules qui auraient été achetés, selon la gendarmerie nationale, avec de l’argent découlant de la commercialisation de résine de cannabis.
Mounir Abi