Blanchiment d’argent : L’Algérie rejoint la « liste noire » de l’UE aux côtés du Liban

Blanchiment d’argent : L’Algérie rejoint la « liste noire » de l’UE aux côtés du Liban
Algérie – UE

Dans une décision aux répercussions diplomatiques et économiques non négligeables, la Commission européenne a annoncé l’ajout de l’Algérie à sa liste noire des pays jugés à « haut risque » en matière de blanchiment d’argent.

Cette annonce intervient dans le cadre d’une mise à jour globale des juridictions soumises à une surveillance renforcée de la part de l’Union européenne.

Aux côtés de l’Algérie, d’autres pays ont également été inscrits sur cette liste, notamment le Liban, Monaco, l’Angola, la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Laos, la Namibie, le Népal et le Venezuela. En revanche, les Émirats arabes unis, qui figuraient jusqu’ici sur cette liste, ont été retirés, tout comme le Sénégal, les Philippines, le Panama, la Barbade ou encore la Jamaïque.

Cette révision fait suite aux recommandations du Groupe d’action financière (GAFI), une organisation intergouvernementale basée à Paris et chargée de veiller à l’efficacité des systèmes de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme à l’échelle mondiale. Le GAFI avait déjà classé l’Algérie dans sa « liste grise », soulignant des « faiblesses structurelles » dans la surveillance financière et la mise en œuvre des réformes.

LG Algérie

Blanchiment d’argent : l’UE suit le GAFI et classe l’Algérie à haut risque

Selon la Commission européenne, cette nouvelle évaluation vise à protéger le système financier de l’UE contre les risques liés aux flux illicites de capitaux, tout en encourageant les États concernés à renforcer leurs dispositifs législatifs et institutionnels.

🟢 À LIRE AUSSI : L’Algérie capte une part majeure des flux financiers du géant italien Eni en Afrique

Maria Luís Albuquerque, commissaire européenne aux services financiers, a déclaré à ce sujet :
« Cette mise à jour confirme notre engagement ferme à respecter les normes internationales, en particulier celles établies par le GAFI. »

Rappelons que depuis son inscription sur la liste grise du GAFI, l’Algérie a multiplié les réformes pour répondre aux exigences internationales. Lors d’un conseil des ministres en 2024, le président Abdelmadjid Tebboune avait ordonné l’accélération des mesures conformes aux recommandations du GAFI, soulignant « les progrès réalisés en matière de transparence financière » et citant les récentes lois de finances comme preuve de cet engagement.

Parmi les mesures phares figurent :

  • La bancarisation obligatoire des transactions immobilières et commerciales (introduite dans la loi de finances 2025).
  • Le renforcement des sanctions, avec des peines allant jusqu’à 10 ans de prison pour les faits liés au blanchiment d’argent et financement du terrorisme.
  • Une stratégie nationale de lutte contre les flux illicites, supervisée par le ministère des Finances.

🟢 À LIRE AUSSI : Le ministre des Finances sur l’allocation 750 € : « Posez la question à la Banque d’Algérie »