Biyouna : “Je déteste les interdits, j’adore la liberté”

Biyouna : “Je déteste les interdits, j’adore la liberté”

Invitée de l’émission Babel sur Seine diffusée sur la Radio française « France Inter » , la célèbre comédienne, chanteuse et danseuse algérienne Biyouna est revenue sur sa carrière et ses souvenirs d’enfance en Algérie.

Surnommée « la grande gueule de l’Algérie », cette femme libre de pensées a toujours été fascinée par le monde de la scène: « Je regardais les danseuses orientales à la télévision, et je disais à ma mère : je voudrais être danseuse ».

Biyouna confie : « Ma mère était soumise, lors du décès de mon père, ce fut son indépendance, elle a enlevé son voile ».

La comédienne algérienne relate son parcours, « J’ai commencé la danse dans des mariages, puis le chant dans une chorale aux cotés de la chanteuse Naima Dziria », Elle m’a beaucoup appris, notamment l’art la discipline… ». se rappelle-t-elle.

Pour Biyouna, le spectacle est une manière de montrer sa liberté: « J’adore la liberté, je ne veux pas que les gens me jugent sur mon habillement, sur ce que je bois ou ce que je fais, je ne vole pas et je ne tue pas ».

Sa carrière de comédienne a décollé suite à une altercation avec le réalisateur du film « Dar Sbitar », « j’étais invitée par mon ami aux auditions, en voyant que personne ne jouait le rôle convenablement, je dis à mon ami : ce n’est pas aussi compliqué que ça. Le réalisateur se retourne vers moi et me crie dessus : viens nous montrer ce que tu sais faire la grande gueule. Je lui ai pris tête puis quitter la salle, il m’a rappelé par la suite pour le rôle ».

La comédienne a joué différents rôles, avant de se lancer dans le registre dramatique en jouant le personnage de Meriem dans le film « Le Harem de Madame Osmane », de Nadir Moknèche en 1998.

Le film « Les sources des femmes » est sans doute le plus marquant de la carrière de Biyouna, la menant à Cannes.

Relatant, et interprétant le rôle de différentes femmes algériennes, Biyouna précise qu’elle respecte les femmes qui se voilent: « Je respecte le voile, il faut juste le prendre avec le cœur et non pas avec la peur ».

Biyouna explique son amour pour la chanson de Kamel Messaoudi « Echemâa » (la bougie en arabe, ndlr) : « La bougie est partout, la fête, le deuil, la mosquée, la synagogue, l’église. Elle nous illumine mais à l’intérieur elle pleure, elle pleure des larmes de cire ».

LDJ. Sarah