Des coupures d’électricité qui électrisent la ville. Situé à 5 kilomètres de nord de Biskra, Chetma, petit village niché au bord de la RN 31, qui mène de Biskra vers Arris et Batna, a été aujourd’hui le théâtre d’affrontements entre la police antiémeute et les habitants de ce village.
La cause en est les fréquents délestages et les coupures en alimentation électrique a indiqué à DNA, un avocat de la région, joint par téléphone. En plus du saccage de la loge du centre universitaire situé à la sortie de Biskra, en allant vers Batna, on déplore plusieurs blessés parmi les policiers.
Depuis des années, à chaque été, les délestages reviennent en force gâcher le quotidien des habitants de Chetma. Cette année, l’attitude du chef de daïra est venue à bout de la patience légendaire des gens du village. Ce dernier avait fini par recevoir les protestataires qui avaient coupé la route à la circulation la veille au soir après un énième délestage.
« Il y avait des personnes de toutes catégories sociales et des commerçants surtout qui voient tous les jours leurs marchandises périr à cause des coupures d’électricité juste en début d’après-midi et jusqu’au soir. Ils ont commencé par brûler des pneus et barricader la route à l’aide de troncs d’arbres et autres objets, jusqu’à 22 h », raconte notre témoin.
Le chef de daïra qui a pris l’engagement d’accompagner des représentants des habitants de Chetma chez le wali de Biskra en vue de trouver une solution à ce problème n’a néanmoins pas tenu sa promesse.
Il a fait défection lorsque les représentants des habitants de Chetma sont allés le voir ce matin. Conséquence de cette défection, ils réinvestissent la RN 31 une fois de plus pour la couper à la circulation.
Mais, cette fois-ci, le mouvement de protestation dégénère en affrontements (voir photo). Des éléments de l’Unité républicaine de sûreté ont été mobilisés pour museler la manifestation. Selon notre source, les émeutiers ont saccagé le poste de police du pôle universitaire de Biskra situé à quelque encablures du lieu de la manifestation. .
Mardi soir, la RN 31 est toujours occupée par les protestataires et fermée à toute circulation et les tentatives de médiation des «notables» de la région n’ont toujours pas abouties. « Même Brahim Saou, le député RND, pourtant très respecté dans la région, n’a pas été épargné par les manifestants en colère qui l’ont traité de tous les noms lorsqu’il a tenté de les convaincre de cesser la violence», affirme-t-on.