Biskra : Les 7 membres de la famille de l’assassin de la jeune étudiante déférés devant la justice

Biskra : Les 7 membres de la famille de l’assassin de la jeune étudiante déférés devant la justice

Jamais, de mémoire d’homme, Biskra n’a connu une telle effervescence ni une telle tension. L’assassinat, dans des circonstances particulièrement odieuses, de la jeune étudiante Hafida Abir,  23 ans, a plongé l’oasis dans l’horreur et la stupeur.

Un sentiment de sidération,  accompagné depuis, de colère. Peu après l’annonce du meurtre de la jeune femme par son voisin, le 26 février dernier, la ville a vécu au rythme de plusieurs rassemblements et de marches de protestation dont la dernière a eu lieu le  4 mars dernier.

Si la tension a semblé tomber, hier il n’y avait pas une place ou un lieu public où la conversation ne portait pas sur le «crime du siècle», selon les commentaires qu’on a entendu çà et là dans les rues de la ville. Toute l’attention de l’opinion biskri, en effet, est portée sur les indications et informations que fournit la police judiciaire du chef-lieu de wilaya sur les développements des investigations que mènent ses enquêteurs.

Ces derniers demeurent très prudents et cherchent à confronter toutes les données qu’ils ont pu recueillir et les recouper, notamment pour comprendre le mobile du crime et connaître le degré de complicité des membres de la famille du criminel présumé. La version actuelle est que l’assassin présumé n’a pas agi seul, mais avec l’aide de sa mère, âgée de 61 ans, de ses deux frères et de ses trois sœurs.

Hormis les éléments tangibles, selon les enquêteurs, que la victime a été appréhendée par l’assassin qui l’a entraînée de force dans son domicile alors qu’elle revenait d’une supérette où elle avait effectué des achats, et qu’une partie du corps a été retrouvée dans un sac en plastique, tout le reste est spéculation. On sait que l’assassin présumé, un maçon, âgé de 34 ans, avait avoué avoir tué la jeune femme et que, pour se débarrasser du cadavre, il avait découpé le corps en morceaux et l’avait abandonné par la suite dans plusieurs endroits de la ville de Biskra. On est moins certain, en revanche, sur l’hypothèse selon laquelle les enquêteurs ont retrouvé les autres parties du corps mutilé et disséminées dans la nature, même si la vox populi à Biskra a fait éventer le récit qu’un promeneur serait tombé dessus par hasard à la sortie de la ville.

Le prévenu ainsi que ses proches, accusés d’homicide avec préméditation, de complicité dans l’accomplissement d’un crime et de non dénonciation d’un acte criminel, ont été déférés, dimanche dernier, devant la justice avant qu’un magistrat instructeur de la chambre criminelle du tribunal de Biskra n’ordonne leur placement en détention provisoire.

Pour rappel, la jeune fille avait quitté l’université, où elle poursuivait des études en 3e année de licence de langue française, vers 15h pour rejoindre le domicile familial, situé à El Alia. Elle a rencontré son assassin, son voisin de palier, dans la cage d’escalier. Il l’aurait entraînée dans son appartement et tuée parce qu’elle l’a repoussé et s’est défendue en criant et en griffant son agresseur. L’assassinat odieux de la jeune Hafida a provoqué l’émoi de la foule qui a demandé le rétablissement de la peine de mort et l’application de la loi du talion (Quissas).