Le siège de l’opposante birmane Aung San Suu Kyi, qui devait faire son entrée, hier, à la Chambre basse, est resté vide à l’ouverture des travaux parlementaires du fait d’une controverse sur les termes de la prestation de serment des nouveaux élus.
Son absence est un coup dur pour le gouvernement qui souhaitait faire de l’événement un symbole fort des réformes démocratiques en cours, au moment où l’Union européenne s’apprête à annoncer la levée de ses sanctions, rapporte Reuters.
L’opposition conteste le fait que les députés élus lors des législatives partielles du 1er avril doivent s’engager, dans leur prestation de serment, à « protéger la Constitution ».
La Ligue nationale pour la démocratie (LND) d’Aung San Suu Kyi, qui a remporté 40 des 45 circonscriptions en jeu, demande que les députés s’engagent à « respecter la Constitution ».
Bien qu’il soit minime, le changement est essentiel aux yeux de la LND, qui souhaite réformer la Constitution pour écarter l’armée de la vie politique. La junte militaire a cédé l’an dernier le pouvoir à un gouvernement majoritairement civil.
« Nous ne boycottons pas le Parlement », a assuré dimanche la lauréate du prix Nobel de la Paix 1991.
La LND a saisi le président du Parlement et le général Thein Sein, chef de l’Etat et ancien numéro un de la junte, mais la décision n’est pas de son ressort.
La modification de la prestation de serment doit être approuvée par les deux chambres, où le Parti de la solidarité et du développement de l’Union (PSDU), favorable aux militaires, reste dominant.
Alain Juppé, chef de la diplomatie française, a confirmé, vendredi, que les membres de l’Union européenne allaient suspendre les sanctions en vigueur contre la Birmanie, à l’exception de l’embargo sur les armes, en conséquence des réformes entreprises depuis le départ officiel de la junte.
La décision, prise mercredi au soir au niveau des ambassadeurs, sera formellement approuvée lundi à Luxembourg par les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept.
Par : R. I./ Agence