Birmanie : Le gouvernement refuse l’ingérence occidentale

Birmanie : Le gouvernement refuse l’ingérence occidentale

La Birmanie fait fi des pression internationales. Maung Myint, vice-ministre des affaires étrangères, déclare, jeudi 28 mai, que les accusations contre Aung San Suu Kyii sont une « affaire judiciaire interne », niant le caractère politique du processus judiciaire qui pourrait écarter l’opposante des élections que la junte entend organiser en 2010.

S’exprimant lors d’une réunion à Phnom Penh entre les dix pays de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean), dont la Birmanie est membre, et les 27 pays de l’Union européenne (UE), il a déclaré : « Ce n’est pas politique, ce n’est pas une question des droits de l’homme », a affirmé ce représentant du gouvernement des généraux. « C’est pourquoi, nous n’acceptons pas les pressions et les ingérences de l’étranger », a dit Maung Myint, affirmant espérer que « les excellences de l’étranger, en particulier de l’UE, comprennent davantage » la situation en Birmanie.

Le président américain, Barack Obama, a dénoncé le « procès-spectacle » de Rangoun et a exigé la libération « immédiate et sans conditions » d’Aung San Suu Kyi. Le procès de Mme Suu Kyi, ouvert le 18 mai dans la prison d’Insein au nord de Rangoun, s’est poursuivi jeudi avec l’audition de l’unique témoin de la défense par les juges qui ont disqualifié les trois autres. Nyan Win, porte-parole et avocat de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), indique que l’accusation et la défense présenteraient leurs derniers arguments lundi, mais n’a pu préciser quand un verdict pourrait être prononcé.

Dans une déposition mardi à son procès, Mme Suu Kyi, qui plaide non coupable, a expliqué qu’elle ne pouvait être tenue pour responsable de l’intrusion chez elle de John Yettaw, qui affirme avoir agi à la suite d’une inspiration divine et d’une « vision selon laquelle elle serait assassinée ». « La cause principale de cette affaire est la défaillance de la sécurité (autour de ma demeure). Aucune action n’a été entreprise pour la sécurité, mais c’est moi qui ai été inculpée, ce qui est partial », a déclaré Mme Suu Kyi.

A l’extérieur de la prison où se déroule le procès, les services de sécurité ont arrêté un manifestant, âgé d’une cinquantaine d’années, qui portait seul une bannière où on pouvait lire en anglais et en birman « Sauver Suu, c’est sauver la Birmanie », selon des témoins.