Le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé une déclaration sur la Birmanie se contentant d’exprimer sa « grave préoccupation » après la prolongation de l’assignation à résidence d’Aung San Suu Kyi, a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques.
Ces sources, qui s’exprimaient sous couvert d’anonymat, ont indiqué que l’accord avait été obtenu jeudi à la suite de consultations bilatérales.
Le bureau de l’ambassadeur de Grande-Bretagne à l’ONU, John Sawers, qui préside le conseil de 15 membres ce mois-ci, a précisé que ce dernier lirait la déclaration à la presse à 17H00 GMT.
La dirigeante de l’opposition birmane Aung San Suu Kyi, lauréate du prix Nobel de la Paix, a été condamnée mardi à trois ans de prison et de travaux forcés, commués par le dirigeant de la junte, Than Shwe, en 18 mois supplémentaires de résidence surveillée.
Elle avait, selon ses juges, violé les termes de son assignation à résidence en hébergeant brièvement en mai un Américain qui s’était invité chez elle en nageant jusqu’à son domicile.
« Les membres du Conseil de sécurité expriment leur grave préoccupation face à l’inculpation et à la condamnation de Daw Aung San Suu Kyi et à son impact politique », selon une copie du communiqué obtenue par l’AFP.
Le texte prend note de la décision du gouvernement birman de réduire la peine infligée à Mme Suu Kyi et presse le régime de « prendre d’autres mesures pour créer les conditions nécessaires à un dialogue véritable avec Daw Aung San Suu Kyi ainsi que toutes les parties concernées et les groupes ethniques afin de parvenir à une réconciliation nationale complète ».
Ce texte est une version édulcorée de celui qui avait été initialement proposé par les Etats-Unis, qui « réprouv(ait) la condamnation et la sentence infligée à Aung San Suu Kyi et exprim(ait) une grave inquiétude sur l’impact politique que ce geste a sur la situation » en Birmanie.
Le communiqué américain appelait aussi les autorités birmanes « à libérer Aung San Suu Kyi et tous les autres prisonniers politiques ».
Les 15 membres du Conseil avaient interrompu leurs entretiens à huis-clos mardi soir sans parvenir à s’entendre sur le projet de texte porté par les Etats-Unis, certains pays, dont les détenteurs de veto que sont la Chine et la Russie, ainsi que le Vietnam, insistant pour consulter leurs capitales.
Les consultations s’étaient poursuivies mercredi mais une réunion plénière du Conseil de sécurité, prévue dans l’après-midi, avait été annulée.
La déclaration, non contraignante, nécessitait l’unanimité des 15 membres du Conseil.