L’enrôlement des dossiers du passeport biométrique se poursuit dans les représentations consulaires d’Algérie en France à un rythme soutenu pour doter les ressortissants algériens de ce document de voyage.
Cette mesure intervient conformément aux normes internationales de délivrance et de contrôle des documents de voyage, recommandées par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et entrant en vigueur à compter de novembre 2015.
Si l’opération de traitement des dossiers, lancée depuis le 15 janvier dernier dans les postes consulaires en France, se déroule sans difficultés majeures dans certains consulats, dans d’autres, à l’inverse, quelques contraintes ont été soulevées par des responsables consulaires qui déplorent notamment le manque d’espace nécessaire à l’installation de plateformes biométriques supplémentaires pour augmenter les cadences d’enrôlement des dossiers.
Ils ont également évoqué la lenteur des délais d’instruction de ces dossiers, parfois observée, en raison essentiellement des retards déplorés dans les procédures de demande de l’acte de naissance (12 S), document administratif à joindre obligatoirement à l’enrôlement du dossier.
Au Consulat général de Strasbourg (France), l’opération biométrique se déroule dans de « très bonnes conditions », a affirmé la Consule générale, Mme Houria Yousfi à l’APS, soulignant que « quelque 486 dossiers ont été enrôlés depuis le lancement de cette opération dans cette circonscription consulaire ».
Depuis le 12 mars dernier, à la faveur de la visite du Secrétaire d’Etat chargé de la communauté nationale à l’étranger, M. Belkacem Sahli, à Strasbourg, un total de 213 passeports biométriques ont été délivrés à ce jour dans cette circonscription consulaire.
« 486 dossiers de passeports biométriques ont été enrôlés depuis le lancement officiel de l’opération biométrique à Strasbourg le 12 mars dernier, 428 dossiers ont été transmis sur CD à Alger. Et à ce jour, 213 passeports biométriques ont été reçus d’Alger, par petits lots que les services du Consulat général remettent à leurs demandeurs au fur et à mesure de leurs réceptions », a indiqué Mme Yousfi.
S’agissant de la délivrance de l’acte de naissance (12 S), la Consule générale a relevé que les nombreux ressortissants algériens nés en Algérie, peuvent bénéficier d’une prolongation de délai de six mois de leur passeport conventionnel, dans le cas où la validité de celui-ci arrive à terme, ce qui leur permet ûa-t-elle dit, si la nécessité s’impose, de voyager pour procéder au retrait de ce document dans leur commune de naissance.
Tout comme ils ont la possibilité de mandater un proche pour retirer ce document en Algérie, ou alors, formuler une demande via Internet pour son retrait, a-t-elle encore expliqué.
A l’inverse, les ressortissants nés à Strasbourg, peuvent se faire délivrer leur acte de naissance (12S) sur place, dans la mesure où ils sont transcrits à l’état civil du consulat général.
« Il est vrai qu’au début de l’opération d’enrôlement des dossiers, les membres de la communauté nationale appréhendaient d’éventuelles lenteurs d’établissement de leur passeport biométrique, mais ils ont, par la suite, été agréablement surpris de constater que les délais de délivrance varient entre deux semaines à quatre semaines, mais ne vont jamais au-delà », a-t-elle confié.
Campagnes de sensibilisation pour stimuler les ressortissants à venir déposer leurs dossiers
Elle a indiqué aussi qu’une campagne de sensibilisation a été menée par le Consulat général, via Internet pour stimuler les membres de la communauté algérienne établie à Strasbourg, sur Intérêt, à venir déposer leurs dossiers et ne pas attendre la date d’expiration de leur passeport conventionnel, dont la validité prendra fin en novembre 2015, date butoir fixée par l’OACI.
Le concours du mouvement associatif a également été mis à contribution dans cette campagne de sensibilisation, sans compter l’appel lancé par le Secrétaire d’Etat en direction de la communauté lors de sa récente visite à Strasbourg, en mars dernier, a également souligné Mme Yousfi.
Le Consul d’Algérie à Nanterre (Hauts-de-Seine), M. Abdelkader Dehendi, a quant à lui insisté sur le peu d’espace dont dispose le consulat, qui n’a pu installer qu’une seule plateforme biométrique pour le traitement des dossiers, au lieu de deux.
« Ceci ralentit la cadence d’enrôlement des dossiers, évalués aujourd’hui entre 25 et 30 par jour et qui pourrait passer à une vitesse supérieure, à la faveur de la mise en place d’une seconde plateforme comme c’est le cas dans les autres consulats », a-t-il dit.
Se montrant confiant, il a affirmé qu’avec la prochaine acquisition d’un nouveau siège par ce poste consulaire, des plateformes supplémentaires de traitement des dossiers seront installées et les conditions d’enrôlement des dossiers seront, par conséquent, améliorées.
Un effectif consulaire non proportionnel à la forte demande de transcription à l’état civil
S’agissant de l’acte de naissance (12 S), il a précisé que quelque 72 documents par jour sont délivrés aux ressortissants nés dans ce département de Hauts-de-Seine et transcris sur le registre d’état civil du consulat.
Il a souligné toutefois que l’effectif des services consulaires pour la transcription des naissances, n’est pas proportionnel à la forte demande exprimée par l’afflux très important de ressortissants résidant à Nanterre, et tributaires de cette transcription pour la délivrance de ce document administratif.
« Nous sommes confrontés aux difficultés de délivrance du (12 S), non seulement lorsqu’il s’agit des ressortissants nés dans ce département et qu’il est d’abord obligatoire de transcrire sur le registre d’état civil, que pour ceux qui sont nés en Algérie, qui sont très nombreux et formulent leur demande par Internet.
« De nombreuses communes ne répondent pas aux demandes introduites en ligne par les ressortissants et nombre d’entre eux se plaignent d’attendre parfois jusqu’à trois mois et même davantage sans voir venir leur 12 S », a observé le consul de Nanterre, appelant les communes à « redoubler d’effort » pour réduire les délais d’établissement et d’envoi de ce document indispensable à l’enrôlement des dossiers biométriques.
Attentif à ces retards déjà soulevés par les membres de la communauté nationale, le Secrétaire d’Etat chargé de la communauté nationale à l’étranger, avait annoncé, lors d’une récente visite en France, effectuée dans le cadre de l’opération biométrique, que son département réfléchissait à une formule consistant à établir des listes de ressortissants nés en Algérie et résidant à l’étranger et les transmettre collectivement au ministère de l’Intérieur, au lieu d’attendre que chaque ressortissant introduise à titre individuel, sa demande en ligne, pour obtenir son (12 S).
M. Dehendi, a enfin déploré la « négligence » constatée chez nombre de ressortissants « qui ne respectent pas les rendez-vous pris » pour l’enrôlement de leurs dossiers, « pour peu qu’ils possèdent un passeport conventionnel en cours de validité », obligeant parfois les services consulaires à prendre en compte ceux qui se présentent sans rendez-vous et « qui sont encore plus nombreux. Ceci « perturbe sérieusement » le planning prévu dans ce sens, a-t-il relevé.
Quelque 1021 dossiers de passeports biométriques ont été enrôlés au consulat de Nanterre depuis le 15 janvier dernier, début du lancement de l’opération dans cette circonscription consulaire, selon les chiffres fournis par M. Dehendi qui a précisé que plus de plus de 600 passeports biométriques ont été réceptionnés d’Algérie, depuis cette date, à ce jour.
Lancée depuis le 15 janvier dernier dans sept postes consulaires pilotes, l’opération du passeport biométrique concerne aujourd’hui les ressortissants algériens de l’ensemble des dix-huit postes consulaires d’Algérie en France et sera prochainement élargie à toutes les représentations consulaires d’Algérie à l’étranger.