Binationalité : Marine Le Pen a une dent contre l’Algérie

Binationalité : Marine Le Pen a une dent contre l’Algérie

Parler de ce que signifie la double nationalité, ça n’est pas interdit. Encore faudrait-il ne pas se focaliser sur une ou deux binationalités en particulier ! Coup de gueule d’un observateur remonté.

Selon l’AFP, Marine Le Pen a envoyé une lettre aux 577 députés de l’Assemblée nationale leur demandant de mettre fin à la double nationalité. Dans son courrier, elle parle d’affaiblissement chez “nos compatriotes” de l’acceptation d’une communauté de destin. Madame Le Pen, nous ne voulons d’aucune communauté et nous ne croyons à aucun destin, seules la liberté et l’égalité devant la loi nous importent. Elle argumente avec une hypothétique intervention de l’OTAN en Algérie (hypothèse qu’elle juge “pas absurde”) puis elle continue à nous dégueuler un vocabulaire classique sur l’Algérie : libertés et guerre civile en Algérie pendant les années 1990. Ah, Madame Le Pen, l’Algérie fait toujours recette chez-vous, au FN et bien au delà !

Pardon, la détestation de l’Algérie… il vaut cher ce fond de commerce, hein ! Eh non, guerre civile ou pas, c’est le problème des Algériens, avez-vous si peu d’arguments crédibles pour provoquer par ces minables

phrases, ces dangereuses allusions, ces futiles déclarations, ces vains raisonnements ?! Laissez l’Algérie tranquille, si vous connaissiez si bien les Français dont vous parlez si souvent, et si vous connaissiez un minimum les Algériens que vous méprisez tant, vous auriez simplement compris qu’ils veulent avancer ensemble, les uns avec les autres, et non les uns contre les autres. Marine Le Pen voudrait que les binationaux choisissent entre la France ou leur autre pays, le député UMP Claude Goasguen pense qu’il faudrait peut-être limiter les droits politiques des binationaux. A l’un comme à l’autre, ainsi qu’à tous ceux qui les approuvent : avant de raconter ce genre de bêtises, pensiez-vous aux Français de nationalités américaine, canadienne, anglaise, irlandaise, par exemple, ou, quand même, aux Français de nationalités tunisienne, algérienne, marocaine, sénégalaise, malienne, ivoirienne ou autre ? Pour ma part, la réponse

est évidente, ce ne sont pas vos intellects qui parlent, ce sont vos nationalismes.

Par Sofiane Naït

Source : nouvelobs.com