Et si les Algériens se mettaient à priser la destination Sud, à découvrir le charme fascinant d’un Sahara à la fois si proche et si lointain. Pour susciter leur intérêt pour les oasis, les palmeraies et les dunes de sable chaud, les pouvoirs publics viennent de prendre deux mesures : les billets d’avion et les hôtels sont désormais moins chers.
La dernière mesure consiste à opérer des réductions allant de 40 à 60% sur les tarifs d’hébergement dans les hôtels des régions sud pour la saison touristique hivernale. Dans une déclaration à l’APS, le directeur général du tourisme, Mohamed Bachir Kechroud a souligné que les agences de tourisme et de voyages ont décidé de réduire les tarifs pour «inciter» les citoyens algériens à découvrir les richesses touristiques que recèlent les régions sud et promouvoir «la destination Algérie sur le marché touristique international et arabe».
Dans le même sillage, la compagnie aérienne nationale Air Algérie a annoncé des réductions de tarifs allant jusqu’à 50% sur la même destination entre les mois de septembre et avril. Les douze wilayas du sud les plus prisées par les touristes sont Adrar, Laghouat, Biskra, Béchar, Tamanrasset, El-Bayadh, Ouargla, Illizi, Tindouf, El-Oued, Naâma et Ghardaïa. La wilaya de Tamanrasset a enregistré à elle seule, 900 réservations dans des hôtels par des touristes étrangers durant la période s’étalant du 20 au 22 décembre en cours, a indiqué M. Kechroud, précisant qu’il s’agit là de chiffres appelés à augmenter durant la période allant du 24 décembre au 1er janvier 2012.
Dans le souci de promouvoir le tourisme dans les régions sud qui recèlent d’importants vestiges, notamment les parcs du Tassili et du Hoggar classés patrimoine universel, le ministère du Tourisme a élaboré en coordination avec le ministère de la Culture et les services de gendarmerie un cahier de charges sur l’organisation de l’activité touristique dans la région en vue de préserver ces vestiges du pillage.
Parmi les mesures arrêtées dans le cahier de charges, M. Kechroud a cité l’organisation de vols touristiques à destination du Sahara algérien par le biais des agences touristiques afin de maîtriser les flux touristiques et de protéger les rares espèces animales et végétales. Le cahier de charges prévoit également une période de stage au profit des éléments de la gendarmerie devant être répartis à travers les différents sites touristiques en vue de contrecarrer toute tentative de pillage.
De manière globale, l’Algérie a enregistré de janvier à septembre 2011 près de 1,8 million de touristes étrangers et algériens établis à l’étranger, a indiqué le même responsable, précisant que le nombre des étrangers est estimé à 650 000. Par ailleurs, le ministère a prévu des visites au profit des journalistes algériens, une participation aux salons nationaux et internationaux et met à profit les technologies modernes pour la promotion du secteur. Les actions menées dans ce sens concernent aussi le recours aux marchés traditionnels (Allemagne, France, Espagne et Italie) où sont organisées des expositions et des journées sur le tourisme algérien dans ces pays.
Synthèse A. H. / APS
Des structures à renforcer
Le secteur du tourisme sera renforcé par 70 000 nouveaux lits à l’horizon 2013 à travers la réalisation de 659 projets, répartis à travers le territoire national, en prévision d’un flux touristique estimé à 2,5 millions par an à partir de 2015, a indiqué M. Kechroud. Cette démarche, a-t-il dit, a pour objectif de rattraper les insuffisances en matière d’hébergement sachant qu’il existe actuellement plus de 92 000 lits. Concernant la modernisation des hôtels existants, M. Kechroud a déclaré que la question de la réhabilitation de 45 infrastructures hôtelières a été examinée dernièrement. Une enveloppe de 49 milliards de dinars a été dégagée à cet effet. Outre le foncier, le problème du financement constitue un autre obstacle dans la réalisation des projets touristiques sachant que 50% des 126 projets en cours de réalisation sont «à l’arrêt» à cause d’un problème de financement, selon le même responsable qui a précisé que le ministère avait entrepris des contacts avec les banques pour y faire face.