L’Algérie vient de clore une semaine décisive sur la scène économique africaine. Du 4 au 10 septembre, la capitale a accueilli la quatrième édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), un rendez-vous qui a transformé Alger en carrefour du commerce continental.
Les chiffres annoncés lors de la cérémonie de clôture parlent d’eux-mêmes ! Plus de 48,3 milliards de dollars de transactions conclues, dont 11,4 milliards au profit direct de l’Algérie.
Au-delà de la dimension financière, cette édition a marqué les esprits par son envergure, son organisation et la participation record de dirigeants, d’entreprises et de visiteurs. Un tournant stratégique pour l’Algérie, qui a conforté son rôle de pôle d’intégration économique en Afrique.
Une participation record à la Foire commerciale intra-africaine 2025 à Alger
Les organisateurs ont confirmé que tous les indicateurs ont dépassé les prévisions. Le nombre d’acheteurs a atteint 987, contre un objectif de 750, et les exposants étaient au nombre de 2.148, dont 1.923 sur place et 225 en ligne. Pas moins de 49 pays africains et 21 pays hors du continent ont pris part à l’événement, faisant d’Alger le cœur battant d’un commerce africain en pleine mutation.
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Le bilan a également fait état d’une affluence massive ! 112.476 visiteurs, soit trois fois plus que les prévisions initiales, contre 28.282 lors de la précédente édition en Égypte. La présence de 20 dirigeants, dont 14 chefs d’État et de Gouvernement, a donné un éclat particulier à la rencontre.
11,4 milliards de dollars pour l’Algérie : un saut vers la profondeur africaine
La part algérienne s’élève à 23,6 % du total des contrats signés, soit 11,4 milliards de dollars. Ces accords couvrent une large palette de secteurs stratégiques. Énergie, sidérurgie, électronique, agroalimentaire, mécanique, téléphonie, sans oublier les start-up.
Quelques accords phares illustrent cette dynamique :
- Sonatrach a conclu un mémorandum avec la Compagnie nationale kényane de pétrole (NOC) pour des projets communs dans l’exploration et l’approvisionnement en hydrocarbures.
- El Sewedy Electric prévoit d’investir 2,5 milliards de dollars pour installer une base industrielle en Algérie.
- AQS a signé quatre contrats d’exportation de produits sidérurgiques, estimés à 420 millions de dollars.
- Condor a conclu un accord de 80 millions de dollars pour exporter ses produits vers six pays africains.
- Inatel et son partenaire chinois ont signé pour 300 millions de dollars afin de produire et exporter deux millions de TPE vers le Nigeria.
En parallèle, des opportunités supplémentaires estimées à plus de 11,6 milliards de dollars restent à concrétiser dans les prochains mois.
IATF 2025 : un élan pour les entreprises africaines et l’innovation
Au-delà des chiffres, un geste politique a marqué cette édition. Le président Abdelmadjid Tebboune a annoncé la création d’un Fonds africain de financement des start-up et des jeunes innovants.
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Le ministère de la Jeunesse et le Conseil supérieur de la jeunesse ont salué une « décision historique ». Qui s’est traduite immédiatement par le financement de 30 start-up présentes à l’événement.
Ce fonds illustre la volonté de l’Algérie de se positionner comme moteur de l’économie de la connaissance et d’accompagner les jeunes talents du continent.
Des voix unanimes pour saluer l’organisation algérienne
L’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, président du Conseil consultatif de l’IATF, a salué « une contribution exceptionnelle » de l’Algérie, affirmant que cette édition « a dépassé toutes les attentes ». Des ministres, experts et participants venus de divers pays ont également exprimé leur reconnaissance pour la qualité de l’organisation et l’hospitalité algérienne.
Le ministre sahraoui du Commerce, Ahmed Bachri Ammi Omara, a qualifié l’événement de « véritable opportunité » pour l’Afrique. Tandis qu’un expert nigérian a insisté sur l’importance de renforcer l’investissement intra-africain sans dépendance extérieure.
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Avec cette 4ᵉ édition de l’IATF, Alger n’a pas seulement accueilli une foire commerciale. Elle a affirmé une ambition. Les contrats signés, la dynamique des échanges et la création d’un fonds pour les start-up traduisent une vision. Celle d’une Algérie moteur dans l’intégration économique africaine, au cœur d’un continent en pleine transformation.