Les importations ont augmenté de 17,52% en termes de biens d’équipement.
L’économie nationale, qui est à l’abri de la volatilité des flux de capitaux qui affecte certaines économies émergentes, subit de plein fouet l’effet des autres risques pesant sur les perspectives à court terme de l’économie mondiale à travers notamment le prix et la demande du pétrole.
Selon les statistiques du Centre national de l’informatique et des statistiques des douanes (Cnis), reprises hier par l’Agence Algérie Presse Service (APS), les exportations algériennes ont reculé de 8,26% durant les cinq premiers mois 2013, affichant un montant de 29,85 milliards de dollars contre 32,54 milliards de dollars à la même période de l’année 2012.
Ce recul des exportations s’explique par des baisses de 9,82% des exportations des hydrocarbures, de 43% des biens d’équipements industriels et de 34,8% des produits bruts, selon le Cnis. Les exportations des hydrocarbures, qui représentent 96,19% du volume global des exportations, sont estimées à 28,71 milliards de dollars durant les cinq premiers mois de 2013 contre 31,83 milliards de dollars à la même période une année passée.
Les produits bruts et les biens d’équipements industriels n’ont représenté que 0,17% et 0,03% de la structure globale des exportations algériennes. Quant aux importations, elles ont totalisé 23,58 milliards de dollars durant les cinq premiers mois de 2013 contre 20,07 milliards de dollars à la même période de 2012, en hausse de 17,52%. Ces résultats se sont traduits par un excèdent de la balance commerciale de 6,26 milliards de dollars à fin mai 2013 contre 12,47 milliards de dollar à la même période en 2012, en baisse de plus de 49,7%.
Ainsi, le taux de couverture des importations par les exportations est passé de 162% à 127% durant la période. Durant le mois de mai dernier, les exportations algériennes ont poursuivi leur baisse (6,47%) sur le sillage d’une baisse de près de 7% des exportations d’hydrocarbures, qui ont représenté 95,5% du total des exportations du pays.
Les exportations de l’Algérie ont atteint en mai dernier 5,88 milliards de dollars contre 6,29 milliards de dollars en mai 2012 (-6,47%), alors que les importations ont totalisé 4,50 milliards de dollars contre 4,35 milliards de dollars (+3,54%).
Les exportations des hydrocarbures ont atteint 5,62 milliards de dollars en mai 2013 contre 6,04 milliards de dollars le même mois en 2012, soit une diminution de 6,89%.
Quant aux exportations hors hydrocarbures (4,5% du volume global des exportations), elles ont atteint 265 millions dollars en mai 2013.
Les produits hors hydrocarbures exportés sont constitués du groupe “demi-produits” avec 211 millions de dollars, les biens alimentaires avec 44 millions dollars et les produits bruts 8 millions dollars. Pour rappel, la Banque d’Algérie, dans sa dernière note de conjoncture sur les tendances monétaires et financières au 1er trimestre 2013, a relevé qu’en valeur, les exportations d’hydrocarbures se sont contractées de 13,9% au 1er trimestre 2013 par rapport au même trimestre de l’année 2012, reculant de 20,378 milliards de dollars à 17,536 milliards de dollars. “En référence au 1er trimestre 2009, cela peut s’interpréter comme un choc pour la balance des paiements extérieurs en 2013”, a estimé la Banque d’Algérie.
Cela impacte d’autant plus négativement la balance commerciale que les importations de biens poursuivent leur trend haussier au 1er trimestre de l’année en cours en contexte de faiblesse structurelle des exportations hors hydrocarbures (0,319 milliard de dollars contre 0,206 milliard de dollars au 1er trimestre 2012). Une analyse plus fine de la structure des importations révèle une croissance significative des importations des produits pétroliers au 1er trimestre 2013, confirmant la tendance haussière des deux années précédentes et qui est fortement corrélée aux importations de véhicules (touristiques, utilitaires et autres).
La situation est d’autant plus inquiétante que le secteur des hydrocarbures qui continue de générer environ 97% des ressources globales des exportations, 70% des recettes budgétaires et en moyenne 37% du produit intérieur brut, fait face à une baisse tendancielle de sa production en volume. Mais pas seulement, Sonatrach subit, également, la pression de ses clients pour revoir les prix du gaz.
Le P-DG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, a reconnu, lui-même, qu’il est difficile pour l’Algérie de préserver les prix du gaz dans un contexte de crise économique qui affecte aussi bien la demande que les prix. “Notre marge de manœuvre est difficile, car il n’y a pas de reprise économique forte et lorsqu’il n’y a pas de reprise forte, commander le marché n’est pas uniquement l’apanage de Sonatrach”, a-t-il indiqué. Sonatrach sera obligée de faire des concessions pour sauvegarder ses parts de marché. Le géant gazier russe Gazprom a annoncé, vendredi, s’être mis d’accord avec l’italien Eni, l’un de ses plus gros clients, pour réduire les prix du gaz qu’il lui fournit.
M R