Les résultats de Sonatrach ont enregistré une forte hausse en 2011. La même tendance est enregistrée pour la fiscalité pétrolière et pour les investissements. L’année 2011 est une bonne année pour la compagnie nationale pétrolière.
Le Président-directeur général de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, qui a animé une conférence de presse, hier, au siège de la société pour faire un tour d’horizon sur les principales réalisations de l’exercice 2011 et les perspectives à moyen terme 2012-2016 n’a pas manqué d’afficher les « ambitions » qui animent le groupe pour ce moyen terme. Une prise de participation dans le capital de Djezzy n’est pas à écarter et le retour en Libye dès que les conditions sécuritaires le permettront.
Des chiffres pour illustrer la « bonne » santé de Sonatrach
Le chiffre d’affaires à l’exportation a atteint près de 72 milliards de dollars en 2011, contre 57 milliards en 2010, (+26%) et 44 milliards de dollars en 2009, a indiqué Abdelhamid Zerguine. La fiscalité pétrolière versée en 2011 a atteint plus de 3.697 milliards DA en augmentation d’environ 36% par rapport à l’exercice 2010, a ajouté le premier responsable de Sonatrach.
Pour la production, Sonatrach a produit 206 millions de Tep (tonnes équivalent pétrole) d’hydrocarbures en 2011, dont 148 millions de Tep produits par Sonatrach seule. En matière de commercialisation, la compagnie nationale pétrolière a vendu, en 2011, près de 148 millions de TEP avec un volume exporté de 111 million de TEP. Après avoir évoqué la réalisation des découvertes d’hydrocarbures en efforts propres ou en association et la signature de différents accords de commercialisation de fournitures d’hydrocarbures, contrats d’exploration et développements des champs gaziers, Abdelhamid Zerguine est revenu sur la crise de carburant qu’ont connu les régions de l’est et l’ouest du pays.
Les explications du patron de Sonatrach
La croissance et la contrebande tirent vers le haut la consommation.
En cause la forte croissance et la contrebande, d’où la déperdition d’une grande partie des hydrocarbures aux frontières est et ouest du pays. Selon lui, « la consommation en gas-oil et essence a dépassé les prévisions ». En tout état de cause, Abdelhamid Zerguine affirme que
« décision a été prise d’importer le maximum de produits pour satisfaire les besoins du pays ». En attendant, le premier responsable de Sonatrach affirme qu’ « un programme de nouvelles raffineries sera annoncée prochainement », et qu’ « il sera procédé à la réhabilitation de celles qui existent déjà ». Dans ce cadre, il avoue « un glissement » d’un mois et demi sur les délais pour la réhabilitation de la raffinerie d’Arzew et l’arrêt de celle de Skikda pour le mois de mai. En ce qui concerne le projet du gazoduc « Galsi » qui doit relier Hassi R’mel à El-Kala et El-Kala à Cagliari en Sardaigne, le P-dg de Sonatrach indique que « le projet n’est pas remis en cause » par aucune des parties. La décision de finalisation n’est pas encore prise a ajouté Abdelhamid Zerguine. Au sujet toujours du gaz et de la demande de l’Italie pour de fournitures additionnelles de ce produit, sa collaboratrice affirme que « Sonatrach n’a pas reçu de demande en ce sens » et explique que la demande en fourniture de gaz est « flexible » et varie selon les saisons. Il pourrait y avoir « une modulation des enlèvements » a-t-elle ajouté en relevant que l’Italie reçoit en moyenne 32 milliards de m3 de gaz et qu’elle n’est pas fourni présentement de quantités additionnelles.
Aller au-delà de 1,3 million de tonnes est suicidaire
Après avoir rappelé que Sonatrach affiche une santé des plus enviables, Abdelhamid Zerguine révèle que Sonatrach dispose des grandes réserves (4 milliards de TEP) et que la priorité est de les maintenir. Selon la compagnie nationale pétrolière ne peut pas aller d’une production de 1,2 million de baril/jour. « Aller au-delà, serait suicidaire », a-t-il averti, révélant que la société nationale Sonatrach prévoit d’investir 15,8 milliards de dollars pour l’exercice 2012 contre 12 milliards de dollars en 2011 pour renforcer ses capacités de production et de transport des hydrocarbures.
Dans ce contexte, il indique que les importations en carburants pour l’année 2011 sont de l’ordre de 1,3 million de tonnes de gas-oil et 390.000 tonnes d’essence. Sur les accusations émises par le syndicat du groupe ArcelorMittal ayant trait à la fourniture des tubes de canalisation, un de ses proches collaborateurs indique qu’ « aucun tube n’a été acheté à l’étranger ». Les 1.800 kilomètres de canalisations sont pour 100% le produit d’une entreprise algérienne, a-t-il souligné. Alpha Pipe (la société qui fabrique les tubes de canalisation) a un carnet de commande surbooké jusqu’en 2015.
Sonatrach dans le capital de Djezzy ?
Au sujet des intérêts de Sonatrach en Libye, Abdelhamid Zerguine affirme
qu’ « ils sont préservés », indiquant que la société n’est pas engagée en surface. L’engagement de Sonatrach est pour un programme de recherche, a-t-il expliqué, soulignant que la société n’a pas reçu le feu pour reprendre le travail. Les installations sont préservées, a-t-il encore assuré, indiquant que les équipes sont prêtes à partir pour reprendre le travail.
Par ailleurs, le P-dg de Sonatrach n’a pas écarté une possible entrée de son groupe dans le capital de l’opérateur de téléphonie mobile Orascom Télecom Algérie (OTA), « si l’intérêt national le nécessitait » en réponse à une question d’un journaliste qui lui demandait la confirmation d’informations rapportées par la presse électronique selon lesquelles Sonatrach pourrait devenir un nouvel actionnaire dans OTA, connue sous le nom commercial de Djezzy. Selon lui, Sonatrach possède déjà un savoir-faire et une expérience dans la fibre optique et Sonatrach n’hésiterait pas à une prise de participation dans le capital de Djezzy si on la sollicitait. Concernant toujours les informations rapportées par la presse et ayant trait, cette foi-ci, à la création d’une banque Sonatrach, il indique que « l’idée n’a pas été émise » et que « de son point de vue, le projet n’est pas viable ». Concernant l’embargo sur le pétrole décrété par l’UE et les augmentation de production visant à compenser le brut iranien vendu à l’Europe, le patron de la Sonatrach souligne : « Nous observons » le marché et que la société « essaie de trouver des niches » dans un marché fortement concurrentiel. « Sonatrach agit selon ses intérêts », a-t-il asséné sans autre explication.
Par : Sadek Belhocine