Biennale de Venise 2022 : une franco-algérienne se distingue

Biennale de Venise 2022 : une franco-algérienne se distingue

De renommée internationale, Zineb Sedira est la quatrième femme et la première artiste française issue de l’immigration à représenter la France à la 59e Biennale de Venise. En effet, aucune artiste d’origine algérienne n’avait auparavant eu l’honneur d’y parvenir, ce qu’elle fit avec son œuvre « Les Rêves n’ont pas de titre » qui lui a valu une mention spéciale du jury.

Son exposition est l’une des plus prisées de cette avant première et dès l’entrée dans le pavillon de l’artiste les différents visiteurs sont plongés au sein d’une véritable œuvre cinématographique de 23 minutes complexe les transportant en 1960.
L’artiste y rend hommage à « la bataille d’Alger » , réalisé par Pontecorvo, qui a remporté le Lion d’or au Festival du film de Venise, et elle réussit avec succès à mettre en avant les liens qui unissent l’histoire de trois grands centres cinématographiques des années 1960 et 1970 qui sont Venise, Alger et Paris.

Son chef-d’œuvre a été reconnu de tous, comme étant frappant et “émouvant”. Les commissaires Till Fellrath et Sam Bardouil ont d’ailleurs déclaré être “ravis que le jury et le public aient ressenti les couches complexes de cette puissante installation”.

Elle y aborde des sujets qui lui tenaient à cœur la replongeant dans un passé qui fait encore partie d’elle, comme le colonialisme, l’exil, le racisme ou même la discrimination afin de transmettre des sentiments qu’elle dit ressentir tels la solidarité ou l’appartenance.
L’artiste algérienne affiche même avoir créé son film, après s’être elle-même réfugiée dans ce monde qu’est le cinéma.

Qui est Zineb Sedira, cette artiste d’origine algérienne qui a conquis par ses œuvres ?

Née en 1963 en France, elle a grandi avec ses parents d’origine algérienne à Gennevilliers près de la ville de Paris pour ensuite déménager à Londres en 1986, où elle réside encore à ce jour.

Ses parents avaient quitté leur pays natal, l’Algérie pour un avenir meilleur en France un an avant la naissance de Zineb mais celle-ci entretient de forts liens avec son pays d’origine grâce à sa famille mais aussi à de nombreux voyages pendant son enfance.

Les premiers travaux artistique de la femme s’étaient déjà orientés vers des sujets poignants comme l’image des femmes dans le monde musulman, avec des photographies de sa mère et de sa fille et a multiplié les œuvres et les expositions depuis. Elle est aussi la fondatrice d’aria (résidence d’artiste à alger), un programme de résidence visant à soutenir le développement de la scène artistique contemporaine en Algérie par le biais d’échanges et de collaborations interculturelles internationales.