Bien que situé à deux pas du centre-ville, Haï Bouamama ne semble pas faire partie des préoccupations des élus ? L’enfer aux portes de la «métropole»

Bien que situé à deux pas du centre-ville, Haï Bouamama ne semble pas faire partie des préoccupations des élus ? L’enfer aux portes de la «métropole»
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Des rues rocailleuses, des nuages de poussière au passage des véhicules et au moindre coup de vent, des ordures à profusion et un cadre de vie désagréable, telle est la lamentable situation à haï Bouamama (El Hassi), agglomération située à la sortie Ouest de la ville d’Oran et abritant au moins cinquante mille habitants.

En effet, haï Bouamama relevant de la commune d’Oran, semble faire partie d’une bourgade de seconde zone, vivant en marge du temps et non pas une partie intégrante d’El Bahia.

Dans ce bourg né dans le sillage de l’expansion urbanistique fulgurante de la périphérie de la capitale de l’Ouest, le visiteur est frappé par des rues rocailleuses, de la poussière, des ordures dans chaque coin de rue y compris à l’intérieur de la forêt qui surplombe l’agglomération et aussi à proximité immédiate des établissements scolaires, près d’un dispensaire où sont prodigués les vaccins pour les enfants et des constructions illicites qui continuent de voir le jour en toute impunité. « Et pourtant, cette agglomération fait partie intégrante du Grand groupement urbain d’Oran », s’est exclamé avec une pointe de dépit un des habitants qui dit ne plus comprendre la marginalisation dans laquelle est confiné son quartier.

Marginalisé par les élus et boudé par les services d’hygiène

LG Algérie

Par ailleurs, commentant l’amoncellement des ordures à proximité d’un lieu du savoir qu’est l’école, un autre habitant dira : «ce n’est pas par manque de civisme que ces ordures sont là et un peu partout, le problème se pose à cause des camions de collecte d’ordures qui ne passent pas dans toutes les rues, ce qui oblige les habitants à venir déposer leurs sacs-poubelles là où la collecte se fait».

A ce sujet, un autre habitant intervient pour dire : «j’habite ici depuis 1963, le camion de collecte des ordures ménagères ne passe jamais dans notre rue et c’est nous qui plaçons les ampoules aux poteaux servant à l’éclairage public, près de l’école. Une partie du mur de soutènement s’est effondrée pendant les dernières intempéries, et une autre partie risque de s’effondrer d’un moment à l’autre, du fait qu’elle est inclinée. Malheureusement, personne ne se soucie des conséquences que cela peut engendrer, le danger guette particulièrement les écoliers», s’inquiète ce chef de famille.

Les habitants que nous avons rencontrés jeudi, se demandent si la commune d’Oran veut dire uniquement le centre-ville, duquel on s’occupe à faire et à refaire des aménagements de trottoirs et à créer des espaces verts alors que certains quartiers de cette commune vivent dans une impécuniosité totale.

Que d’anomalies pour un tout petit stade de proximité !

Par ailleurs, dans le même village, jeudi passé une soixantaine d’habitants s’est rassemblée devant le terrain de sport combiné en cours de réalisation pour une enveloppe financière de 6.993.090,00 DA, pour contester la qualité des travaux. A ce propos, sans vouloir s’attarder sur les détails techniques et les explications savantes, un habitant nous a fait visiter un endroit du terrain de sport en question pour nous montrer un couvercle de regard des eaux pluviales sur lequel la pelouse synthétique a été posée.

«Comme vous pouvez le constater vous-même, dès qu’on pose les pieds, le couvercle en fonte bouge. Est-ce que c’est logique tout ça ?», s’interroge notre interlocuteur. Une autre personne s’interroge sur ce que deviendra la pelouse si un jour les eaux pluviales débordent sous celle-ci.

A.Bekhaitia