L’opération de distribution des logements est sérieusement compromise. Attendue depuis plusieurs mois, les futurs bénéficiaires risquent de ne pas mettre les clefs en poche de sitôt. C’est du moins ce que laisse entendre le Premier ministre, Abdelmalek Sellal.
Selon M. Sellal, pas moins de 262.000 logements sociaux sont prêts à être distribués à la veille du mois de Ramadhan. Mais en raison des lourdeurs administratives, une partie infime de ces logements, 15 % préciset- il, ont été affectés à leurs bénéficiaires.
Le Premier ministre n’explique pas comment le gouvernement va débloquer la situation et si l’opération de relogement sera opérée avant la fin juin, comme attendu par des milliers de citoyens.
A Alger, c’est carrément l’effervescence dans les cités bidonvilles où les résidents attendent avec impatience l’affichage des listes. Le wali de la capitale a justifié, à plusieurs reprises, le retard dans la distribution des logements, par la nécessité de les doter d’infrastructures d’accompagnement.

Ce qui ne semble plus tenir la route, d’autant qu’aucune échéance n’a été donnée pour la fin de ces travaux. Le Premier ministre se voulant plutôt rassurant, a affirmé toutefois, que la crise de logement sera définitivement résorbée à l’horizon 2019/2020. Il en veut pour preuve les efforts consentis par les pouvoirs publics afin d’améliorer les conditions de vie du citoyen et le rythme des réalisations dans ce domaine. Sellal n’a pas manqué cependant de relever le déficit de main- d’oeuvre enregistré dans le secteur du BTP, en dépit des efforts de formation déployés jusque là.
Sur un autre plan, Sellal a relevé la nécessité pour le gouvernement de diversifier l’économie nationale, en réduisant la dépendance à l’égard des hydrocarbures à travers un soutien massif à l’investissement public et privé notamment dans les domaines de l’industrie et de l’agriculture, avec l’apport des entreprises étrangères.
L’élevage bovin et la filière lait sont des domaines à encourager particulièrement à l’avenir, a-t-il indiqué évoquant le développement des activités agricoles adossées à l’industrie avec le concours de partenaires étrangers « mais la propriété reste algérienne » a-t-il ajouté.
Avant d’avertir : « un pays qui importe ses céréales et son lait ne peut pas aller de l’avant ». Concernant la mise en oeuvre de la règle de 51/49% sur l’investissement étranger en Algérie et l’exercice du droit de préemption, le Chef de l’Exécutif a exclu toute remise en cause de ce principe soutenant que le « libéralisme sauvage ne figure pas dans notre programme ». Il a par ailleurs réitéré l’engagement du gouvernement à lutter contre le marché informel en faisant preuve de bon sens et de rationalité.
S’agissant de l’exploration du gaz de schiste, M. Sellal a rappelé que la loi a été votée à l’APN mais pour élargir le débat sur cette question cruciale pour l’avenir du pays, des actions de communications seront organisées en direction de la société civile. A ce propos, un colloque international sur le gaz de schiste sera organisé prochainement à Alger pour approfondir la réflexion sur la question, a fait savoir le chef de l’Exécutif.
M. S.