Jadis, les villages étaient mieux entretenus que la ville. Il y avait des jardiniers pour les espaces verts et des balayeurs pour les rues et pas du tout de bidonville. C’était le bon vieux temps où les élus s’occupaient sérieusement des affaires de leurs communes respectives et non pas de leurs affaires personnelles.
C’était le bon vieux temps où les élus n’avaient même pas les moyens de se payer un repas dans un restaurant de luxe, ce qui n’est malheureusement plus le cas Actuellement, où certains élus qui n’avaient même pas de quoi se payer un paquet de mouchoirs jetables, affichent actuellement des signes de richesse extravagants. Ils se payent des villas et des véhicules de luxe, ils se remarient, ils mènent ce qu’ils considèrent comme étant
la belle vie, mais ils n’ont pas la conscience tranquille, certains d’entre eux sont poursuivis en justice, d’autres ont fait de la prison et d’autres sont suspendus de leur fonction. A titre illustratif, il y a quelques années seulement, un ex-maire de la commune d’El Kerma, avait été emprisonné pour avoir versé dans le faux et l’usage de faux en attribuant l’habitation d’une école désaffectée à une personne de sa famille. Durant l’actuel mandat, deux maires ont été suspendus de leur fonction, sûrement pas pour avoir fait du bon travail, car le village est vraiment clochardisé.
En effet, El Kerma, village situé à quelques encablures seulement de la ville d’Oran, ne fait pas honneur à ses gestionnaires, un bidonville au centre du village, des ordures à profusion, des routes dégradées et des espaces verts abandonnés.

Au centre du village, du côté du lieu-dit le quartier, se trouve un bidonville où vivent une trentaine de familles, au pied de son hideuse clôture en tôle, l’herbe folle orne les lieux, juste en face, une aire servant pour le stockage de briques, est entourée par un container et des tôles derrière lesquelles quelques tonnes de déchets sont amoncelées.
Une habitante de ce bidonville, au franc-parler, dira: «Ici, nous souffrons de ces ordures et de notre cadre de vie, nous sommes totalement abandonnés à notre triste sort, personne ne s’occupe de notre situation, parmi nous, il y a de véritables nécessiteux qui ont réellement un besoin pressant d’être relogés ailleurs, mais il y a aussi des personnes qui ont bénéficié par le passé de lot de terrain ou de logement qu’elles ont revendus.
Les locaux du président laissés l’abandon
Ici elles attendent de profiter une seconde fois du relogement et ce sont ces familles qui gênent celles qui méritent, j’ai une fille handicapée qui souffre énormément de cette situation, nous vivons avec les rats et les moustiques». En face de ce bidonville, un imposant bâtiment construit en r+1 se trouve dans un piteux état, il s’agit de plusieurs locaux commerciaux laissés à l’abandon, «Cela fait près de dix ans que cette structure commerciale est laissée à l’abandon, avant que ses portes ne soient condamnées, elle servait de lieu de beuverie et de débauche, c’est du gaspillage, ils auraient mieux fait de construire un bâtiment pour y loger une quarantaine de familles, cela aurait au moins permis d’éradiqué ces baraques», indique un groupe de personnes.
Pour ce qui est des espaces verts, ils sont aussi laissés à l’abandon, ils ne sont couverts de verdure que grâce à dame nature qui fait pousser l’herbe sauvage, les habitants eux-mêmes ne prennent pas soin de ces espaces, certains y déversent des ordures et
cassent des bancs, d’autres utilisent certains de ces espaces pour y consommer des boissons alcoolisées, un habitant dira : «Créer des espaces verts et les abandonner par la suite, est un crime car leur création a nécessité des dépenses de deniers publics, ce ne sont pas les chômeurs qui manquent dans notre commune, notre village peut devenir une cité exemple si les responsables locaux recrutent des agents d’entretien pour ces lieux», estime notre interlocuteur.
A.Bekhaitia