Les participants au 3ème colloque national sur « le livre et les bibliothèques dans l’espace urbain : mutations et comportements », clôturé mercredi à Oran, ont mis l’accent sur la nécessité d’équiper les bibliothèques de lecture publique de technologies modernes au profit des personnes aux besoins spécifiques, notamment les personnes non-voyantes.
Dans ce contexte, la professeur Bahdja Boumaarafi de l’université de Constantine a indiqué que la dotation des bibliothèques en ordinateurs et de logiciels audio aidera énormément cette frange de la société à élaborer ses projets de recherche et à accéder aux informations « sans trop peiner ».
Dans sa communication intitulée « le rôle des technologies de l’information et de communication dans la lecture publique chez les aveugles », l’intervenante a recommandé « l’élaboration d’études de terrain afin de s’informer sur les besoins réels et potentiels des non-voyants et d’œuvrer à les fournir avec l’aide des associations et des bibliothèques ».
La conférencière a, dans ce sens, mis l’accent sur « la nécessité de promulguer des lois qui obligent les bibliothèques à s’intéresser à cette frange de la société en matière de plans de construction et de prestations selon les normes en vigueur dans le monde, ce qui lui permettra d’accéder à ces espaces ».
De son côté, le professeur Djellata Mohamed, chef de service des arts et des lettres à la direction de la culture d’Oran a indiqué que les bibliothèques publiques ne disposent pas à l’heure actuelle de technologies d’information et de communication pour aveugles à l’exception de quelques initiatives d’associations qui offrent des livres audio par le biais des téléchargements.
« En dépit de l’existence de plusieurs projets devant faciliter la lecture à cette catégorie de citoyens, les efforts restent vains », a ajouté le même responsable qui propose, par ailleurs, la création de cellules au sein des bibliothèques publiques pour l’enseignement de l’informatique aux non-voyants afin de les aider à accéder à l’internet et de profiter des livres électroniques.
Le professeur Ghanem Nadir de Constantine estime, pour sa part, que « tous lecteurs ont besoin du livre audio qui constitue un des moyens audiovisuels et pas seulement l’aveugle, ce qui exige des responsables des bibliothèques de l’acquérir en tant que moyen de soutien à la recherche ».
Ce colloque a, deux jours durant, mis la lumière sur la réalité du livre et des bibliothèques dans l’espace urbain en proposant « les meilleurs moyens d’attirer les lecteurs aux salles de lecture tout en insistant sur l’importance de vulgariser la culture de la lecture chez l’enfant ».
Cette rencontre, qui a enregistré la participation d’enseignants de différentes universités du pays, a été organisée par la direction de la culture et le département de bibliothéconomie et des sciences des archives de l’université d’Oran.