Le sociétaire de Troyes, Yacine Bezzaz, soutient le groupe actuel et l’ossature de l’Equipe nationale. Les entraîneurs qui sont en mesure de bâtir une équipe nationale sont légion et les décideurs doivent avoir de l’audace pour prendre les bonnes décisions.
Comment avez-vous vécu la débâcle de Marrakech ?
Je l’ai vécue avec une grosse déception, comme tous les Algériens. Il y avait un grand espoir avant ce match et tout le monde misait sur la victoire face au Maroc pour la qualification à la CAN 2012. L’EN était absente dans ce match. Un tel naufrage est inacceptable. Surtout que le match était en soit décisif.
Qui est responsable de cette déroute ?

On a tous souffert en cette soirée de samedi. 36 millions ont en souffert. Les joueurs sont les premiers responsables de cette débâcle. Ce sont eux qui étaient en première ligne, sur le terrain. Ils ne sont pas les seuls. Le coach a une part de responsabilité
Comment expliquez-vous cette lourde défaite ?
Un mondialiste qui avait atteint les demi-finales de la Coupe d’Afrique des nations et qui se fait étriller de cette manière, c’est incompréhensible et inadmissible. Il faut trouver très vite les raisons de ce naufrage.
Voulez-vous nous dire deux mots sur le volet technique de la rencontre ?
Les joueurs étaient motivés pour faire un grand match, mais le premier but a faussé tous les calculs. Le match leur a échappé. Ils ont essayé de revenir dans le match, mais sans aucune stratégie. Parfois, dans la confusion. Les joueurs ont cherché, en vain, de réagir. En seconde période, c’était l’effondrement total. Je ne veux pas en dire plus, les joueurs savent quel type de fautes ils ont commises.
On constate que les Verts prennent à chaque fois des raclées et ne savent plus gagner. A quoi cela est-il dû ?
Je ne saurai vous répondre. Je ne comprends pas cette déroute. Je pense que les responsables sont sommés de prendre les décisions adéquates pour rebondir très vite et faire revenir le football algérien au plus haut niveau. Il faut avoir l’audace de prendre les bonnes décisions.
Etes-vous du côté des partisans qui réclament le départ du noyau de l’Equipe nationale parmi lequel on retrouve les Ziani et Yahia ?
On doit éviter de réagir sous l’effet de la colère. Certes, la défaite est sévère, mais vous me parlez de joueurs qui n’ont pas atteint la trentaine. Ceux qui disent qu’il faut donner un coup de balai songent au retour à la case départ. On ne peut pas se permettre de reprendre à zéro. Les anciens qui font partie de l’EN depuis l’année 2003 ont besoin de la présence de jeunes pour donner plus d’enthousiasme au groupe.
Vous prônez la continuité ?
Les joueurs qui ont fait partie de l’effectif qui a perdu contre le Maroc seront ceux qui prendront part à la grande aventure des éliminatoires du Mondial 2014. Ils ont fait l’unanimité jusque-là. On n’a pas d’autre choix. Les meilleurs jouent en EN. Il est vrai aussi qu’en arrivant au Mondial et en phase finale de la Coupe du monde, la motivation n’est plus la même qu’avant les deux dernières qualifications. Après le Mondial, on s’est fait accrocher par de petites nations du football. Avions-nous atteint un seuil d’autosatisfaction qui nous a nui pour la suite ?
Comment expliquez-vous la saturation ?
Il arrive parfois que des joueurs atteignent des objectifs sportifs dans leur carrière. Ce qui les pousse à un certain relâchement. Dans la situation des Verts, il faut que les joueurs gardent un seuil de motivation élevé.
Et quelles sont les solutions à préconiser ?
Ce n’est pas la première fois que nous nous trouvons devant des situations compliquées. Nous ne sommes pas à la case départ. Il suffit de prendre des décisions audacieuses.
A votre avis, quel est le sélectionneur en mesure de prendre les destinées de l’EN ou, à la limite, sur quelles bases doit se faire le choix ?
Il nous faut un entraîneur de renommée capable de réunir tout le monde autour d’un projet. De nombreux entraîneurs possèdent ces qualités et la FAF n’est pas sans le savoir.
Un message en direction des supporters du CSC à la suite de l’accession de ce club ?
Je félicite le CSC à l’occasion de son accession en Ligue1. Je pense que le club est en mesure de jouer les premiers rôles en Ligue1, si tous les efforts convergent vers ce qui est l’intérêt du club.
Qu’en est-il de vos contacts avec le promu Ajaccio en Ligue 1 du championnat de France ?
Des contacts préliminaires seulement, rien d’officiel pour l’heure.
Et qu’envisagez-vous pour votre avenir ?
Je suis toujours lié au club de Troyes. On reprend le chemin des entraînements le 22 juin. J’ai largement le temps d’envisager mon avenir sereinement, jusqu’au 31 août. Je vais discuter avec les responsables du club. Je ne songe pas au changement pour le changement. Je pourrai rester à Troyes.