« Beyond Borders Ensemble », une croisière autour de la Méditerranée

« Beyond Borders Ensemble », une croisière autour de la Méditerranée

550386658d19e0cdd498ce03163c228d_L.jpgALGER – « Beyond Borders Ensemble »(au-delà des frontières), un orchestre de cinq musiciens représentant l’Italie au 17e Festival culturel européen en Algérie, a animé mercredi soir à Alger un concert, marqué par la diversité du programme dans une croisière onirique à travers la culture méditerranéenne.

Dirigé d’une main de maître par le jeune violoncelliste algérien Mehdi Elias Baba Ameur, l’ensemble italien a embarqué le nombreux public présent, dans une véritable randonnée, savourant dans la délectation un florilège de musiques de plusieurs pays de la Méditerranée.

Quinze pièces issues d’Algérie, Italie, Tunisie, Palestine, Turquie, Liban, Bosnie Herzegovine, Bulgarie, Syrie, Macédoine et Grèce, ont orné, deux heures durant, le silence de la salle Ibn Zeïdoun de l’Office Riadh el Feth (Oref), créant de belles passerelles d’échanges dans un concert dédié à l’Homme dans sa diversité culturelle.

Les pièces, La Sette Grazie, Attass Attas a Mimmi, La Bella Bruna, Touchia Zidène, Amor d’Oro, Lamouni, Alouf, Uskudar, Agadelha, Bel’Lahi, Quando El Rey Nemrud, Staro Pomasko, La Rose, Lavano Yovanki et Me Kalesse, brillamment exécutées, ont enchanté le public qui a pris part au voyage manifestant sa satisfaction par des ovations nourries et répétées.

Servi avec maitrise et professionnalisme par Mehdi Elias Baba Ameur, la Sud Coréenne Dahl Ah Lee et la Bulgare Darena Petrova aux violons et les Italiens Simone Colavecchi à la colascione (instrument à cordes ressemblant à la kouitra) et Simone Vulpano à la percussion, le concert a créé un sentiment d’union dans une atmosphère de convivialité.

Dans un répertoire éclectique, inscrit dans le registre des musiques du monde, l’ensemble Beyond Borders a croisé plusieurs genres de musique, sur le fond d’une vision académique où toutes les mélodies étaient soumises à une harmonisation classique recherchée, soutenue par les rythmes irréguliers des différents terroirs.

Ainsi, la Touchia Zidène, pièce du patrimoine andalou, a été rendue dans une version marquée par une distribution ingénieuse où les instrumentistes ont usé du « contre point » (harmonisation qui consiste en la superposition de plusieurs mélodies, jouées en décalage de mesures pour accompagner et orner l’air principal), montrant la richesse et les possibilités d’arrangement que recèle la musique algérienne.

Simone Vulpano à la derbouka, au tar et au bendir, a marqué sa présence avec une prestation époustouflante, mettant en valeur son talent empreint d’intelligence et de musicalité devant des rythmes exigeants par leur complexité et leurs différences culturelles où le ressenti est souvent difficile à saisir.

Né en 1989, Mehdi Elias Baba Ameur a étudié le violoncelle au Conservatoire central d’Alger avant de rejoindre, très jeune encore, son orchestre de chambre dirigé par le regretté Mougari Boukhari,

Majeur de sa promotion à l’issue de chaque année d’étude, il bénéficie d’une bourse en Italie où il poursuit sa formation au Conservatoire de Santa Cécilia à Rome jusqu’à l’obtention de son diplôme final de specialité dans le violoncelle.

En 2012, Mehdi Elias Baba Ameur, eut l’idée de former le « Beyond Borders Ensemble », avec le souci de démontrer que « la musique savante n’est pas nécessairement élitiste ».

Auparavant, des extraits de «  »Pourquoi lire », dernier ouvrage de Charles Dantzig paru en 2016 et  « L’arbre à dires » (1998) de Mohammed Dib ont été lus dans une ambiance de solennité par des membres du Collectif « Fabrique à lecteurs », récemment créé, invitant le public à pénétrer dans l’univers des mots.

Le 17e Festival culturel européen en Algérie, se poursuit jusqu’au 21 mai avec au programme de jeudi, la Bulgarie et le Portugal qui présenteront « L’étranger » (film) et la chanteuse de Fado Claudia Madur respectivement.